La Route : Critique

Laurent Pécha | 1 décembre 2009
Laurent Pécha | 1 décembre 2009

Attendu au tournant, The Road l'était de par son statut d'adaptation d'un des romans les plus importants des années 2000. Une attente d'autant plus anxieuse que le best-seller, multi-récompensé, de Cormac MacCarthy, était entre les mains de John Hillcoat, cinéaste méconnu (3 films en plus de 20 ans dont l'excellent et scandaleusement inédit, The Proposition). Les fans peuvent se relaxer : Hillcoat semble avoir été l'homme de la situation. The Road sera l'un des événements majeurs de cette fin d'année cinématographique.

En une petite heure quarante-cinq, on assiste à la naissance d'un (petit) classique, une oeuvre forte et terriblement émouvante dont la maîtrise narrative laisse pantois d'admiration. Un tour de force tant les dérives de ce récit mettant en avant la traversée et survie d'un père et son jeune fils dans une Amérique post-apocalyptique, pouvaient être légions. Balayant constamment tout pathos, ne cherchant jamais à grossir le trait d'une situation déjà bien misérabiliste ni à faire de l'esbroufe visuelle (les sublimes décors et l'histoire l'auraient pourtant permis), Hillcoat choisit la voie royale pour toucher au coeur : la sobriété.

 

 

Conscient que le sujet et les situations sont suffisamment fortes pour accaparer son public, le cinéaste s'évertue à ne jamais en rajouter et se concentre sur le drame humain qui se noue. Constamment à hauteur d'hommes, il fait la part belle à ses deux formidables comédiens principaux, les laissant créer une des plus magnifiques relations filiales vues sur un écran de cinéma. L'identification avec ce couple de désespérés dont l'espoir de survie réside uniquement dans leur amour et affection réciproques, est des plus aisées. On souffre avec eux, on est le compagnon invisible de ce voyage de plus en plus sombre. De rencontre en rencontre, souvent mémorables à l'image de celle avec un énorme Robert Duvall, la fusion s'opère et le film de devenir une expérience sensitive bouleversante.

 

 

Chaque image accroche alors la rétine. On se fait petit dans son fauteuil et plus la noirceur du récit envahit l'écran, plus on ressent cette immédiate nécessité de profiter de chaque instant qui passe. La vie est éphémère et l'amour est le meilleur des remèdes nous rappelle magistralement The Road. Gorge nouée ! 

 

 

 

Résumé

Splendide !

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