Critique : Appelez-moi Dave

Thomas Messias | 10 août 2008
Thomas Messias | 10 août 2008

Début juillet, Eddie Murphy annonçait qu’il allait probablement mettre un terme à sa carrière, et que son dernier film serait donc Appelez-moi Dave. C’est ce qui s’appelle sortir par la petite porte. Au terme d’une filmographie qui file le vertige (quelques comédies assez fabuleuses, puis une descente à pic, à peine ralentie par de rares sursauts d’orgueil), l’acteur nous quitte avec ce qui est peut-être son pire film. L’idée était pourtant intéressante : on ne voit pas tous les jours un film dont le héros est un vaisseau extra-terrestre…

Des aliens qui ont su parfaitement reproduire un corps humain pour passer inaperçus, mais en revanche ne connaissent rien aux us et coutumes de ces drôles de terriens. Ce déphasage perpétuel entre le vaisseau nommé Dave et l’espèce humaine aurait au moins pu donner lieu à quelques scènes amusantes ; c’était sans doute trop demander. L’un après l’autre, les gags tombent à plat, et les seuls ricanements qui parcourent dans la salle ne sont qu’expressions de détresse de la part de spectateurs qui aimeraient rapidement regagner leur propre planète.


L’exploit du film de Brian Robbins, c’est que même les situations les plus facilement exploitables (du scato, du scato et encore du scato) tombent à l’eau, et ce avec une régularité proprement étourdissante. Même les enfants ne s’y trompent pas, terrifiés par l’unique expression du héros (yeux écarquillés et mâchoire en avant).

Il serait d’ailleurs injuste de faire du scénariste l’unique responsable de ce massacre : car Eddie Murphy est lui aussi coupable, plombant avec une vraie conscience professionnelle chacun des plans dans lesquels il est chargé de faire le boulot. Nul doute qu’un Steve Carell ou un Jim Carrey première époque auraient rendu le film plus supportable à défaut d’être grandiose. Là, visiblement, Murphy est déjà parti en retraite, et ne pense qu’à son chèque et à la prochaine âme perdue qu’il parviendra à épouser. On lui souhaite une fin de vie longue et paisible, le plus loin possible des plateaux de tournage.

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