Critique : La Frontière de l'aube

La Rédaction | 24 mai 2008
La Rédaction | 24 mai 2008

Après la belle réussite des Amants réguliers, Philippe Garrel refait tourner son fiston dans La Frontière de l’aube. Pour cette nouvelle aventure, dans un Paris cette fois-ci nettement plus embourgeoisé, il confronte Louis à Laura Smet, dans un énième rôle d’amoureuse hystérique. Disons le de suite : ce nouveau long-métrage n’est pas du genre « facile d’accès » et ne manquera pas de provoquer l’indignation et la stupeur de nombreux spectateurs. Car certains dialogues frôlent le tragique, car Laura Smet en fait souvent des tonnes, car l’emploi de la voix off est souvent très maladroit, car ce projet est un brin poseur, que le passage à la science-fiction (si l’on peut qualifier cela ainsi) est toujours sur le fil du ridicule, que la musique souligne chaque émotion... Beaucoup de nuages à l’horizon, donc. Et pourtant…

 

La Frontière de l’aube ne manquera pas de devenir un objet de fascination et de culte pour certains cinéphiles avertis. Il faudrait vraiment être de mauvaise foi pour ne pas remarquer à quel point le film est bien fichu. On dirait une succession de somptueuses photographies, avec les très stimulants Garrel et Smet au milieu. Mais ce qui frappe surtout, ce sont ces petits moments de grâce que parvient à atteindre le film alors que l’on ne s’y attendait plus. Oui, parfois, c’est sacrément beau, juste et touchant. Parfois on quitte la terre ferme, subjugués par poésie du spectacle, nous rappelant quelques-uns des plus beaux chef d’œuvres du cinéma français (Cocteau en priorité mais c’est loin d’être la seule référence).

 

Au final, on reste indécis mais on ne peut nier la qualité esthétique du produit fini et l’audace d’un réalisateur qui pour beaucoup n’a plus rien à prouver. Les courageux y trouveront peut-être leur compte.

 

Jonathan Fischer

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