Le Jour où la Terre s'arrêta : critique d'ailleurs

Thomas Douineau | 6 mars 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Thomas Douineau | 6 mars 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Inutile ! C'est le premier qualificatif qui vient à l'esprit quand il s'agit d'évoquer ce remake d'un classique de la science-fiction des années 50. Car tout paraît vain et futile dans cette tentative de modernisation du film de Robert Wise orchestrée certainement avec honnêteté par le réalisateur de L'Exorcisme d'Emily Rose qui bénéficie ici de la formidable machine à produire (vite et bien) de la Fox. Mais depuis le départ de Bill Mechanic, le studio s'essouffle et tourne - au sens propre comme figuré - en boucle, pendant que la concurrence parvient un tant soit peu à se renouveler en achetant à prix fort telle ou telle licence ou en draguant à coup de millions de dollars de jeunes réalisateurs talentueux. Dépassée, la Fox fait un peu figure de dinosaure, surexploitant ses franchises (X-men, Alien, Predator) ou réactualisant son catalogue avec le minimum syndical en terme d'inventivité et de prise de risques.

 

Photo Keanu Reeves, Jennifer Connelly

  

 Le Jour où la Terre s'arrêta est l'exemple parfait de ce dernier cas de figure. Ici, la menace écologique (fallait y penser à l'arche de Noé végétale !) a remplacé la Guerre Froide. L'homme de l'espace, sous les traits (volontairement ?) insipides de Keanu Reeves vient donc maintenant avertir une humanité nihiliste qui n'a plus d'ennemis clairement identifiés : le danger n'est peut-être plus ailleurs et pas forcément étranger.

On se rend compte très vite que les subtilités thématiques du premier film ont été simplifiées au profit d'une logique plus immédiatement efficace. En ce sens, la première partie maintient l'illusion grâce à une astuce scénaristique permettant d'entretenir une certaine tension et à une débauche de moyens techniques amenant pour le coup un tant soit peu de modernité. 

 

Photo

 

Mais passé cette agréable première demi-heure, le film, qui suit pourtant la trame de l'original à quelques raccourcis près, bascule dans une soporifique mièvrerie, la faute en incombant à plusieurs scènes trop caricaturales pour faire passer leur message, peu aidées par des dialogues matraqués avec la finesse d'un pachyderme. Et ce n'est pas la caution« actrice-sérieuse-dans-notre-blockbuster » amenée sans conviction par Jennifer Connelly, transparente, qui réussit à éveiller notre intérêt.

Et lorsque Keanu Reeves rencontre subitement dans un « dinner » un autre représentant de son espèce, installé parmi nous depuis des lustres, pour qu'il (nous) raconte autour d'une tasse de café bouillant que « vivre parmi les humains c'est finalement pas si mal », on se dit que là, Scott Derrickson nous a définitivement perdu.

 

Affiche fr

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the défenders
07/03/2018 à 09:06

dommage que l on voit pas assez le robot gigantesque...

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