Critique : Seuls two

Jean-Noël Nicolau | 6 juin 2008
Jean-Noël Nicolau | 6 juin 2008

Seuls two reprend les choses là où la réussite de Steak les avait laissées. Les deux trublions mettent de côté la radicalité du film de Quentin Dupieux, sans pour autant en oublier le surréalisme et la folie. En résulte à la fois une œuvre plus accessible, mais pas moins exceptionnelle. Seuls two s’attache ainsi à son point de départ intrigant (deux personnalités antagonistes dans un Paris entièrement désert) pour en creuser toutes les possibilités, même les plus dingues.

 

Comme toujours, la principale force du film réside dans le talent d’acteur du duo. Certes, ils restent dans leur veine habituelle, une sorte de Dumb & dumber poussé à son paroxysme. Ceux qui n’adhéraient pas à cet humour peuvent donc passer leur chemin, Seuls two en est la quintessence. Leur abatage monumental, d’un naturel parfait, provoque l’hilarité à lui seul. Ils sont par ailleurs aidés par une ribambelle de seconds rôles, souvent bien connus, tout aussi irrésistibles.

 

En ne se donnant aucune limite, en explosant des records de générosité (presque tous les plans comportent au minimum un gag visuel ou sonore), Eric et Ramzy visent un fantasme de comédie absolue. Bien sûr, tout ne fait pas mouche, une telle boulimie créative ménage aussi bien les coups de génie que les flops. Mais la vitesse à laquelle le film déboule ne laisse pas le temps d’être déçu. La mise en scène est à saluer, ambitieuse, surprenante, elle se met au service de l’univers de Seuls two. Le Paris déserté s’avère crédible et marquant.

 

Il faut alors se rendre à l’évidence, Eric et Ramzy sont les plus à même de mettre en scène et en valeur leur humour unique. Ils savent trouver le rythme juste, le contre-point parfait, la digression qui fait mouche. Et leur liberté n’en est que plus frappante. Ils se permettent aussi bien les enfantillages que la construction de gags complexes, parfois spectaculaires. Rien n’est tabou, tout est permis. Leur terrain de jeu n’a pas de limite, il comprend tout autant la langue française que les règles cinématographiques. De cette bienheureuse absurdité née une œuvre originale et réjouissante.

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