Doomsday : Critique

Jean-Noël Nicolau | 2 avril 2008 - MAJ : 27/09/2023 11:30
Jean-Noël Nicolau | 2 avril 2008 - MAJ : 27/09/2023 11:30

La grande braderie de la série Z, voilà ce que nous promettait Doomsday, avec sa bande-annonce pleine de souvenirs émus pour cinéphiles de vidéoclubs. Au final, Neil Marshall propose bien des mini remakes de New-York 1997, de Class 1984 et de Mad Max 2, cités par scènes entières, mais vus au travers du prisme des Rats de Manhattan et des Gladiateurs du futur. Bref, le réalisateur veut revenir au bon cinéma en digérant sa descendance nanar.

Pendant une grosse demi-heure, jusqu’à l’arrivée de Rhona Mithra et de ses petits camarades dans la Zone, il y parvient presque. Il essaie de construire une histoire, de créer une ambiance, de présenter des personnages et des enjeux que l’on connaît déjà par cœur. Mais sa mise en scène le trahit, abusant des cuts et de plans tarabiscotés pour donner une fausse impression de rythme. Au moment où l’on commence à s’inquiéter du devenir du film, Marshall ouvre les vannes et déverse un torrent de n’importe quoi, qui ne se tarira presque plus jusqu’au plan final.

 

 

 

Car dans Doomsday tout est permis, de préférence dans l’excès et la bonne humeur. Les punks parlent avec l’accent écossais et s’adonnent au cannibalisme sur fond de Siouxsie and the Banshees. Malcom McDowell joue les seigneurs médiévaux adepte de la torture inquisitoriale. Les plans très gores s’enchaînent, n’épargnant rien, ni aux lapins, ni aux tronches inénarrables (un nouveau record de décapitations complaisantes est battu). Au milieu de cette foire, Rhona Mithra assure parfaitement son rôle de Snake Plissken aux charmes évidents.

 

 

 

Comme pris dans l’ambiance, Marshall persiste à manipuler sa caméra comme un Michael Bay fauché, rendant ainsi autant hommage à George Miller qu’à Uwe Boll. En particulier lors d’une poursuite motorisée finale, dont on ne sait plus très bien si elle est un hommage ou une parodie de celle de The Road warrior. Qu’importe, tant le plaisir est immédiat et les idées souvent hilarantes. Bien sûr, pour apprécier Doomsday il faut accepter le trip très particulier et on comprend sans peine l’échec prévisible du film auprès du grand public. C’est du cinéma de samedi soir entre potes, fun et déviant, assumé comme tel et, en ce sens, hautement attachant.

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