Critique : Mission G

Thomas Messias | 13 octobre 2009
Thomas Messias | 13 octobre 2009

« Il ne lui manque que la parole ». Cette horripilante remarque de mémère à son chienchien ne cesse d'inspirer (?) les scénaristes, notamment hollywoodiens, qui ont parfaitement compris que faire parler quelques animaux est une façon imparable de s'attirer la sympathie des plus jeunes, et ainsi de rafler la pactole. Succédant dans cette catégorie au très bling-bling Chihuahua de Beverly Hills, Mission-G change très légèrement la donne en remplaçant les traditionnels héros canins par des hamsters. Non, pardon, des cochons d'Inde, horrifiés à l'idée qu'on puisse les confondre avec leurs lointains cousins bien moins nobles qu'eux. Sous la plume du réalisateur Hoyt Yeatman, ces rongeurs sont devenus des agents secrets qu'on dit génétiquement modifiés, et qui tirent profit de leur taille réduite et d'un équipement hi-tech pour contrer les vilains humains qui souhaitent conquérir le monde.

La très bonne nouvelle de ce Mission-G, c'est qu'il est un milliard de fois moins agaçant que la moyenne des films du genre. Peut-être parce qu'ils ne sont pas des cabots, les petits héros ne sont absolument pas cabotins, et gèrent avec parcimonie leur capital sympathie. Dotés de voix humanisées - ça change de l'abominable surenchère aigue d'Alvin et les Chipmunks -, excellemment animés, les membres de la G-Force ont de l'esprit, de l'humour, et un certain punch dans les nombreuses scènes d'action proposées. Le film propose son lot de morceaux de bravoure, utilisant évidemment de nombreux objets de la vie courante en les détournant afin de les transformer en obstacles insurmontables ou en armes inattendues. Meilleure idée du lot : les cafetières à dosette qui fleurissent dans tous les foyers ne seraient en fait que d'infâmes robots à la solde des plus grands méchants de la planète...

Dans l'idée, on n'est finalement pas si loin de l'univers des Transformers, heureusement débayisé. La débauche d'effets spéciaux réussis et bien mis en valeur a même de quoi faire pâlir le réalisateur bourrin. Quant aux acteurs humains, ils échappent brillamment au ridicule et livrent même des prestations assez savoureuses. Zack Galifianakis, le boulet de Very bad trip, la joue profil bas mais sympa ; quant à Bill Nighy et Will Arnett, ils prennent un plaisir monstre à incarner leurs personnages au premier degré, avec balai dans le cul et tête d'enterrement de rigueur. Ça n'est évidemment pas du Terence Malick, mais ça se regarde étonnamment bien, avec un plaisir un rien coupable mais qu'on finit par assumer : Mission-G est un divertissement grand public sans fausse note, qui ne prend pas les enfants pour des cons et pourra même amuser leurs accompagnateurs.

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