Critique : Solomon Kane

Jean-Frédéric Chaleyat | 22 décembre 2009
Jean-Frédéric Chaleyat | 22 décembre 2009

Un chapeau, une cape, des bottines, deux revolvers et une lourde batterie de couteaux de cuisine à la ceinture, depuis des lustres le Capitaine Solomon Kane transforme les terres humides du XVIe siècle en véritable patinoire d'hémoglobine avec l'aval du Royaume d'Angleterre et l'approbation du Royaume des Cieux. Seul Satan, unique adversaire à sa mesure, réussira à lui faire mordre la poussière (enfin "la boue" car le film se déroule sous la pluie de A à Z). Et ce suppôt, plutôt que l'occire, le condamne à perdre son âme de cul-bénit s'il retouche ne serait-ce qu'à un Opinel. Kane est alors contraint à une vie morne, à une destinée pieuse, sans combats, sans tambours, ni trompettes. La "loose". Bien sûr, cela ne va pas durer. Un bain de sang, une fille à sauver, il devra rapidement retrouver son mojo, recouvrer sa hargne sanguinaire, reconquérir sa terre natale, reprendre contact avec ses aïeuls, et démasquer le despote avant de le démastiquer...

Le hic, c'est que dès la première bobine, on sait qu'il va réussir les doigts dans le nez, on sait déjà qui se cache sous la cagoule du méchant, on a deux jours d'avance sur l'odyssée du héros, et on compte les minutes qui nous séparent du générique. On aimerait se raccrocher au côté épique, mais on se retrouve inlassablement écrasé par un puritanisme obsolète. On aimerait être ému par les effets mais on trouve ceux de sa PS2 bien plus impressionnants. On aimerait se repaître de la barbarie de Kane mais l'interprétation trop théâtrale de James Purefoy nous rappelle qu'on a des cadeaux de Noël en retard, et les enfants à récupérer à la crèche.

Le réalisateur Michael J. Bassett, qui nous avait concocté de très bonnes bandes horrifiques, La Tranchée et Wilderness, ne nous livre cette fois qu'une adaptation sans surprise et sans épice d'un des héros les plus mythiques du Robert E. Howard (créateur de Conan le barbare). Un héros déjà très honteusement souillé par le Van Helsing de Stephen Sommers.

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