Solitaire : critique

Vincent Julé | 10 août 2008 - MAJ : 10/07/2019 17:55
Vincent Julé | 10 août 2008 - MAJ : 10/07/2019 17:55

Après avoir, si ce n'est pas révolutionné mais au moins bousculé le survival avec Wolf Creek, l'australien Greg McLean s'attaque au film de monstre et plus précisément de crocodile avec la même approche : naturalisme et empathie. 

Ainsi pas de légende fabriquée et inutile ou de pauvre mutation génétique, le crocodile de Rogue est juste une bonne grosse bestiole. Et s'il ne montre longtemps que le bout de sa queue, c'est que le réalisateur semble fasciné - parfois même un peu trop - par son territoire lui-même, cette nature sauvage et splendide.

Il est aussi intéressé par les personnages, étonnamment nombreux, qu'il ne traite pas juste comme de la chair fraîche mais au pire comme de simples touristes apeurés, lâches, égoïstes, humains. Mais son tour de force est d'avoir réussi à rendre crédible et naturelle l'évolution de l'endive Michael Vartan, qui passe du statut de journaliste loser et transparent à héros et survivant malgré lui. Que dire alors de Radha Mitchell que le film sublime physiquement à chaque plan alors que psychologiquement, elle est le personnage le plus ambigu, le plus perdu, le plus fragile. A chaque attaque se crée ainsi un suspense et une tension personnels, efficaces bien que parfois prévisibles.

Mais lorsque Greg McLean décide de lâcher l'animal à la fin, c'est avec sobriété et brutalité. De sa démarche à son coup de mâchoire, il fait l'effet d'un dinosaure malaisé et énervé. Aucun doute qu'il fout une raclée à ses petits copains de Primeval, Lake Placid ou Black Water.

 

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