Critique : Blood : The Last vampire

Vincent Julé | 17 juin 2009
Vincent Julé | 17 juin 2009

L'animé original de Blood : The Last Vampire ressemblait surtout à une bande démo du savoir-faire du studio Production I.G. (Ghost in the Shell, Patlabor). L'histoire était prétexte à des expérimentations visuelles et numériques, mêlant à la perfection 2D et 3D... le tout en anglais sous-titré japonais, s'il vous plaît ! En effet, avec ce shot de 48 minutes, l'idée était de livrer un produit exportable et un univers exploitable. Peu de pays autre que le Japon en vit plus, que cela soit les romans écrits par Mamoru Oshii, les jeux vidéo, le manga et la série télévisée Blood+. Dix ans plus tard pourtant, sous la houlette du producteur Bill Kong (Tigre et Dragon), la pourfendeuse de démons vampires Saya est de retour... en live et au cinéma.

A priori, le film Blood réunit les conditions pour être le plaisir coupable de tout bon fanboy : des monstres, des combats, une belle fille, une tenue d'écolière, un katana. Il suffit de trouver un réalisateur pas trop regardant pour mettre en boîte tout ça, et c'était le film de l'année à Ecran Large. Ronny Yu qui a joué au flipper avec Chucky, Freddy et Jason ? Cool... ah non, plutôt Chris Nahon le metteur en scène du fun et bourrin Baiser mortel du dragon ? Super, se dit-on entre le générique déroulant, les voix anglaises caverneuses et la reconstitution kitsch du Japon d'après-guerre. C'est moche, vulgaire et donc bien fendard ! Sauf que l'on se souvient alors que le Nahon a aussi commis L'empire des loups. Et alors, comme l'a répété sans cesse  notre rédac' chef, on se dit : « ah oui, quand même, il prend des risques là ».

Ces risques, c'est une manière polie pour dire qu'il fait n'importe quoi dans un film qui oscille dangereusement entre la purge et le nanar. S'il reprend la trame original de l'animé, le film a remplacé l'infirmière sidekick en ado américaine boulet. Blood : The Last Vampire, c'est donc l'histoire de Saya, mais aussi la sienne. L'une comme l'autre sont finalement inintéressantes et insupportables, ce qui n'empêche pas Chris Nahon de les raconter au détriment des combats. Et quel panard ! Trois scènes maximum, où l'abus d'effets numériques et de décors de synthèse nuisent gravement au respect et à la santé du spectateur. La volonté de réaliser un manga live est là, mais lorsque les vampires se transforment en monstres, on a l'impression d'être devant un épisode de X-Or... ou pire devant The Guyver avec Mark Hamill !

Jamais drôle, toujours con et souvent affreux, Blood : The Last Vampire est donc bien un risque à prendre, pour le spectateur et le cinéma d'un côté, pour Chris Nahon et sa carrière d'un autre. Au mieux, il est le complément parfait au double programme suicidaire Dragon Ball Evolution et Street Fighter : The Legend of Chun-Li.

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