Critique : 2 days in Paris
Julie Delpy, égérie discrète d'un
cinéma bilingue, nous revient encore en forme après la passade nostalgique Before Sunset. Si ces précédentes
escapades doublées d'habiles moments de conversations pouvaient nous rassurer et
nous étreindre confortablement, cette fois-ci, la réalisatrice choisit la
confrontation. Le choc des cultures.
Accompagné de Jack, son petit ami
américain, Marion va faire le cruel enseignement des différences les opposant.
Lui, architecte américain conditionné, est habitué à son confort et peu enclin à
s'en séparer. Elle, photographe un peu ratée, est de retour au pays, partagée
entre la joie de revoir ses proches et l'appréhension des retrouvailles.
Construit autour de la confrontation de deux points de vue, les différences
entre le mode de vie américain et européen, 2
days in Paris réussit à éviter toute la lourdeur du procédé
démonstratif, privilégiant l'humour et les sujets triviaux, pour devenir une
chronique amusante, un peu foutraque et presque burlesque dans certaines
situations.
C'est grâce à un degré d'autodérision louable dans la représentation de cette relation somme toute un brin cliché, que la construction du scénario se révèle efficace et soutient le fragile équilibre du film. Constitué de saynètes que l'on pourrait aisément décomposer, 2 days in Paris met en reflet par des joutes verbales savoureuses, les angoisses et l'état d'esprit de deux jeunes adultes, le tout analysé avec humour et malice.
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