Critique : La Jeune fille et les loups

Thomas Messias | 14 février 2008
Thomas Messias | 14 février 2008

En ces débuts de vacances scolaires, les mômes ne savent plus où donner de la tête, entre un Indiana Jones de pacotille, des gaulois pas drôles et un dragon des mers. Et nos vieux, dans tout ça ? Qu'ils se rassurent : Gilles Legrand arrive à la rescousse des plus de 77 ans avec cette Jeune fille et les loups de première fraîcheur, qui permettra aux directeurs de maisons de retraite d'organiser une sortie, et aux grands-parents d'emmener leurs petits monstres en salles sans pour autant se taper l'un des gros machins cités plus haut.

En voilà un spectacle fédérateur : des animaux (le loup et le renard étant particulièrement à la mode en ce moment), des acteurs comme on n'en fait plus (aah, Michel Galabru et Jean-Michel Ribes), des sentiments nobles pour mamie, et Casta nue sous une peau de bête pour papy. Sans oublier un liant indispensable, cher à Jean Becker et Christophe Barratier : une bonne grosse louche de nostalgie rance. Eh oui ma bonne dame, c'était mieux avant.

Il fallait déjà un certain courage pour se farcir les précédents fleurons du genre, mais à condition de laisser son cynisme au vestiaire, on pouvait éventuellement se laisser piéger par ces bonnes recettes d'antan, fleurant bon la rillette et le mauvais pinard. Le deuxième film de Legrand, lui, atteint des sommets encore inexplorés. À n'en pas douter, nos amis les seniors seront captivés et séduits par cette aventure romanesque donnant à voir de beaux paysages comme-on-n'en-fait plus. En revanche, les non sado-masochistes n'ayant pas encore atteint l'âge de la retraite feraient mieux de fuir ce film interminable et désespérément ringard, plus mal réalisé qu'un mauvais téléfilm et joué façon théâtre de Guignol.

Le pire du pire dans tout cela, c'est sans doute cet humour de fin de banquet, les bons mots façon Jean Roucas ponctuant très régulièrement des répliques déjà navrantes. Il est toujours douloureux de voir des acteurs sympathiques comme Jean-Paul Rouve se vautrer dans la médiocrité avec une telle aisance. Seule la prestation de mademoiselle Casta est à la hauteur. De film en film, la belle prouve qu'elle est une actrice à part entière, avec un vrai tempérament. C'est l'unique bon point de cette purge qui risque malheureusement de trouver son public.

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