Mesrine : L'instinct de mort - critique armée
Diptyque plus qu'ambitieux sur un personnage hors normes ayant fasciné un pays tout entier dans les années 70, Mesrine- L'Instinct de mort et Mesrine - L'Ennemi public n°1, est un énorme projet porté par un producteur un brin mégalo mais sincère et passionné (Thomas Langman), un cinéaste engagé et virtuose (Jean-François Richet) et une star métamorphosée pour un rôle en or (Vincent Cassel). Sortant à quelques semaines d'intervalles, les deux films forment un tout mais ne sont pas si fondamentalement liés que ça. On peut ainsi très bien apprécier l'un et rejeter l'autre. Bref, Mesrine de Richet et Cassell, ce n'est pas Le Parrain I et II et l'on va très vite le comprendre.
Narrant la première partie de la vie du célèbre gangster, celle que l'on connaît moins, qui l'emmènera notamment commettre ses premiers grands méfaits médiatiques au Canada, L'Instinct de mort fait figure de maillon faible alors que paradoxalement, c'est peut être le plus ambitieux des deux films. Celui qui doit créer la légende, expliciter les zones d'ombre, donner du corps au personnage pour que ses « exploits » résonnent d'un autre sens que celui que l'on connaît suite aux innombrables articles, livres, sujets télé et même film (remember Mesrine d'André Genoves de 1983 avec l'excellent Nicolas Silberg).
Peine perdue puisqu'en presque deux heures et malgré un joli tour de force technique (pas de doute, la crème du cinéma français est derrière et même devant la caméra), Mesrine reste un personnage schématique dont on aurait tout aussi bien cerné la personnalité « tendance perte de l'innocence » en quelques séquences de flashbacks habilement insérées dans l'opus 2.
Reste alors à admirer la performance de Vincent Cassel, irréprochable et vraiment étonnant, juger avec bonhomie le festival d'acteurs de renom venus faire des tours plus ou moins convaincants (comme une Cécile de France sous-exploitée) et se laisser porter par quelques séquences mouvementées (l'attaque du QHS qui clôt cette première partie) tempérées par une musique omniprésente et souvent agaçante.
Lecteurs
(3.3)