Critique : Arthur et la vengeance de Maltazard

Stéphane Argentin | 30 novembre 2009
Stéphane Argentin | 30 novembre 2009

Avant d'en venir au sujet qui nous concerne, à savoir Arthur et la vengeance de Maltazard, un petit rappel des faits s'impose. En 2000, Luc Besson, cinéaste adulé du public mais détesté des critiques, fonde sa propre société, EuropaCorp. qui produit les champions du BO que sont entre autres saga les Taxi, Transporteur ou encore les B13.  Deux ans plus tard le cinéaste décide se lancer dans la littérature avec Arthur et les Minimoys qui sera suivi de trois autres tomes à raison d'un par an. En 2006, fort du succès de cette saga littéraire et puisque, comme le dit le dicton, « On n'est jamais mieux servi que par soi-même », Luc Besson adapte lui-même les aventures de son Tom Pouce dans un mélange de prises de vue réelles et d'animation 3D. Le résultat donne lieu à un divertissement aussi divertissant qu'agréable qui enchantera pas moins de 6,4 millions de spectateurs en France (auxquels s'ajoute un peu plus de 100 millions de dollars de recettes mondiales).

2009 : Luc Besson est sur tous les fronts et se pose en véritable locomotive du cinéma français à l'international. Ses projets se comptent à la pelle, il enchaîne les triomphes populaires (Taken fait un carton aux États-Unis) et, cerise au sommet du gâteau, le bonhomme est à l'origine d'un gigantesque complexe cinématographique qui vient d'être officialisé en banlieue nord de Paris. Mais à trop vouloir s'occuper à la fois du four et du moulin, celui que l'on surnomme désormais officieusement le « George Lucas français » (Louis Letterier lui donnait affectueusement le nom de « Dark Vador » dans notre interview en 2005), semble bien avoir perdu sa magic touch d'origine tel papy Star Wars et sa Menace fantôme. Car s'il y a bien un gros hic dans la carrière de Luc Besson cinéaste, c'est bien cette Vengeance qui n'a de Maltazard que le nom.

En effet, le cinéaste semble avoir complètement oublié une chose : nous plonger à nouveau dans une fable enchanteresse. Arthur 2 n'est ni plus ni moins que 90 minutes de vide narratif, ponctué de saynètes dont la vocation comique / dépaysante ne parvient jamais ou presque à nous faire revivre la féérie du premier volet. Entre remake lourdingue des Insectes sont nos amis et relecture de séquences de Star Wars (la course-poursuite avec les rats, le marché populaire...), Arthur 2 tente péniblement de rallier son point d'arrivée : la vengeance ourdie par Maltazard qui débarque (enfin) 10 minutes avant le pétard mouillé « À suivre... ». Et oui, La Veangeance de Maltazard n'est autre qu'un gigantesque pont de lianes branlantes qui relie Les Minimoys à La guerre des deux mondes prévu en salles fin 2010. Alors espérons que d'ici là, le Luc Besson réalisateur que le public aime aura su retrouver tous ses moyens...

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