Critique : Un conte de Noël

Jonatan Fischer | 16 mai 2008
Jonatan Fischer | 16 mai 2008

Après le succès critique et public de Rois et reine, Arnaud Desplechin fait son grand retour. Et avec une sélection cannoise sil vous plait ! Un conte de Noël est loccasion pour le réalisateur de retrouver ses acteurs fétiches : Mathieu Amalric, Emmanuelle Devos et Catherine Deneuve rempilent en effet une nouvelle fois devant sa caméra. Le cinéma de Desplechin se caractérise par une durée conséquente (toujours entre deux et trois heures) et tourne majoritairement autour de la vie et ses questions existentielles. Que les amateurs se rassurent : Emmanuel Bourdieu est encore au scénario et les bonnes répliques et autres interrogations alambiquées aussi. Néanmoins, force est de constater que ce Conte de Noël est de loin lœuvre la plus accessible que le cinéaste nous ait proposé jusquà ce jour. Avant tout car elle est bâtie autour dune intrigue universelle : une réunion familiale pour les fêtes de Noël, le cancer annoncé de la Maman de la famille.

 

Tous les invités ont préalablement effectué des prises de sang pour voir sils pouvaient venir en aide à leur mère, afin de procéder à une transplantation lui permettant de vivre quelques années supplémentaires. Sujet mélo, Kleenex à prévoir ? Non, pas du tout. Desplechin dépeint avec beaucoup de subtilité et non sans humour les rapports complexes de la famille Vuillard. Les 2h30 sécoulent très rapidement et permettent au cinéaste de présenter de façon on ne peut plus consistante chacun des personnages , de creuser plus ou moins leur psychologie, évoquer leur vie, leurs questionnements. Et au final on sattache à chacun deux (malgré leurs névroses) et on a rapidement limpression de faire partie de leur petit clan. Littéraire et référencé sans jamais être trop élitiste, sensible et émouvant en omettant jamais lironie et un certain cynisme, Un conte de Noël na rien dune histoire féerique et moraliste qui fera pleurer dans les chaumières. Cest une histoire damours, de passé douloureux, une variation sympathique sur les liens familiaux et notre rapport avec la mort. La vie, ses joies et ses travers, faite démotions et de questions : un concept tout simple mais qui bénéficie dune virtuosité et dune qualité dinterprétation des plus réjouissantes. Si tous les contes sonnaient aussi vrai...

 

Jonathan Fischer 

Résumé

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