Critique : Chapitre 27

Jean-Noël Nicolau | 23 avril 2008
Jean-Noël Nicolau | 23 avril 2008

Un sale film sur un sale type. Quelle sale histoire. Voilà pour résumer ce Chapitre 27. Mais ce n’est pas suffisant pour qualifier le mélange d’ennui profond et d’exaspération passagère qu’engendre le film. Un fait divers aussi traumatique que l’assassinat de John Lennon ne garantit pas l’intensité dramatique et encore moins la réussite d’une œuvre. Tout simplement parce que Mark Chapman n’est pas une personnalité intéressante.

 

Nous voici enfermé dans les pensées du bonhomme, durant 80 très longues minutes. Névrose galopante, psychose déjà vue, le tout dans un ratiocinage saoulant. Un peu comme si Gaspar Noé avait filmé son Seul contre tous à la manière d'un bruyant épisode de série TV. Pour enrober le tout, il faut une « grosse » performance d’acteur. Dans le style, Jared Leto nous fait la totale : bedaine, vilaine peau, myopie, cheveux sales et tics en tout genre. Son Mark Chapman murmure, chuchote, hurle, se parle à lui-même, devise avec Lindsay Lohan (10 minutes de présence à l’écran) et passe finalement à l’acte. Mais plus encore que dans L'Assassinat de Jesse James, le crime se fait attendre et n’apporte même pas une résolution satisfaisante.

 

Les images les plus touchantes sont des archives montrant la tristesse des fans de Lennon. On réalise alors que Chapitre 27 ne nous a rien appris, ni sur Lennon (toujours hors-champ), ni sur Chapman (dont l’omniprésence masque le vide absolu). Réécoutez plutôt le Plastic Ono Band ou, bien sûr, Imagine, c’est un meilleur moyen de rendre hommage au plus extravagant des Beatles.

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