L'Incroyable Hulk : critique musclor

François Provost | 27 février 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58
François Provost | 27 février 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58

C'est seulement 5 ans après le Hulk de Ang Lee que la Marvel riposte avec l'échec (relatif) du film par un reboot en bonne et due forme des aventures du géant vert. Un nouveau départ, qui commence pourtant exactement là où on avait laissé Eric Bana... Louis Leterrier, réalisateur expatrié des Transporteur, reprend ici la main en compagnie de Edward Norton, casté pour le rôle principal et visiblement impliqué au point de réviser le scénario, et de dernièrement batailler contre le studio pour imposer sa version des faits : un acharnement qui fait plaisir. 

C'est sous l'impulsion conjointe de tous ces acteurs que l'histoire retrouve ses sources : celle d'un homme traqué en permanence, forcé de tout quitter et de vivre en compagnie d'une dangereuse entité dont il ne peut se débarrasser. L'accident à la base de tout, d'ailleurs traité en inserts lors du générique, importe finalement moins que le reste du développement poussant le scientifique Bruce Banner à retourner sur les lieux du crime après un exil forcé. L'occasion de tirer profit d'un scénario schématique en y appliquant méthodiquement toutes les constantes du personnage, entre tiraillements et amère résignation et où les proches (Betty et le général Ross) et la sauvagerie primaire héritée de son double auront irrémédiablement façonné son identité.

 

 

Une sauvagerie d'ailleurs différente ici, représentée par un Hulk plus massif et furax que précédemment, puisque particulièrement bourrin dès qu'on le titille d'un peu trop de la roquette : À défaut d'être réellement originale, les quelques scènes spectaculaires du film ont de quoi passablement impressionner par leur coté brut et violent, comme pourra en témoigner le gamin en pleurs dans la salle à la suite d'une des très explicites transformations du monstre. Il est d'ailleurs intéressant de constater comme on nous ménage la première apparition du colosse (par un montage adéquat), ainsi que la relation ambiguë entre deux des personnages principaux, et ce, quand bien même le souvenir du premier film reste assez vivace.

 


Si on savait Louis Leterrier enclin à faire dans la destruction massive convenant bien à Hulk (et offrant quelques moments particulièrement sauvages), on imaginait par contre mal une gestion correcte de son casting 4 étoiles : Surprise ! Edward Norton est au final habité, Liv Tyler est touchante de naïveté en amoureuse transie et Tim Roth a la dégaine qu'il faut du bad guy revanchard. Même William Hurt, principal intéressé dans la bonne tenue de la traque, est au final aussi hargneux que son double de comics, parfois jusqu'à la caricature qui lui sied bien.

 

Incroyable Hulk (L')



Second film produit par la filiale film de Marvel après Iron Man, L'incroyable Hulk profite aussi de la politique actuelle du studio d'harmoniser ses licences. Après l'apparition de Nick Fury (Samuel L. Jackson), big boss du S.H.I.E.L.D en scène post-générique de Iron Man, Marvel pave la voie aux futurs projets en évoquant le sérum du super-soldat ayant crée Captain America (prévu pour 2011), revisitant du même coup les origines de l'Abomination, némésis de Hulk. Et attendez la scène clôturant le film pour le reste des festivités...

 

Incroyable Hulk

 

Résumé

Au final, L'incroyable Hulk gagne à reprendre la structure princpale du show des années 70 (faire de Bruce Banner/Hulk un fugitif), en s'éloignant des perspectives plus torturées de Ang Lee par un retour à la bestialité et à l'apparente monstruosité de la créature. Introduisant aussi des personnages du folklore du colosse de jade en vue d'une probable suite, le film de Leterrier réussit à nous prouver sa bonne tenue en nous offrant le divertissement escompté, sans plus, ni moins.

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Lecteurs

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commentaires
Flo
13/03/2020 à 14:17

Ce qu’aurait pu (du pour certains) être le premier film "Hulk": uniquement un film de poursuite, avec une baston plus claire et brutale à la fin.
Et la créature traitée aussi comme un héros (lié à Steve Rogers quand même), mais en monstrueux.
Les 2 peuvent-ils être compatibles, là est la question – et peut-être la réponse au fait que les projets liés au verdâtre hésitent à se mettre en place (même avec le spécialiste des « gentils » monstres, del Toro) ?

-Conseil cinéma pour mieux apprécier le film: Les films de transformation en monstre encore, la série tv avec Bill Bixby, la Trilogie "Jason Bourne".
-conseil comics: le cycle de Bruce Jones et un peu la version Ultimate.

igor_d'osgor
23/04/2018 à 14:11

On ne dit généralement pas "la Marvel", mais simplement Marvel.

rwanalator
28/02/2018 à 09:41

Un bon film. Même si je préfère la version de Ang Lee. Le problème, ici, c'est qu'il y a Liv Tyler.

corleone
28/02/2018 à 09:29

J'ai bien aimé l'interprétation impeccable de Bruce Banner par le maestro Edward Norton mais le rendu de son Hulk, bof pour ne pas dire nul… trop stylisé à mon goût!

Treviz
28/02/2018 à 00:55

Hum...
La version de Lee était beaucoup plus ambitieuse.
Bancale , inegale , oui.
Mais tres supérieur ( à mes yeux) que cette adaption sans âme.
Un grand réalisateur aux commandes fait la différence.

Pulsion73
27/02/2018 à 22:33

Je suis vraiment pas un fan de Leterrier mais son Hulk était pas si mal, efficace, de bonnes scènes d'action, pas de vannes foireuses toutes les 5 mn. Etc.

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