Critique : Factory girl

Jean-Noël Nicolau | 5 septembre 2007
Jean-Noël Nicolau | 5 septembre 2007

Andy Warhol aurait-il apprécié Factory girl ? La question mérite d'être posée tant cet amateur de la manipulation, de la déconstruction et du happening n'aurait peut-être pas renié le traitement hideux subit par son personnage et par sa Factory. Ici, tout un mouvement artistique est réduit à des concepts de mélodrame et la personnalité fascinante d'Edie Sedgwick à une autodestructrice caricaturale. Dans le rôle, Sienna Miller en fait des tonnes, parfois avec justesse, parfois totalement à côté de la plaque. Elle se donne corps et biens et ses fans apprécieront peut-être de voir leur idole maltraitée de la sorte.

De sa forme anodine de faux film indépendant newyorkais (les Weinstein bros tirent les ficelles) à ses approximations qui deviennent de pures trahisons des faits, Factory girl déplaira fortement aux amateurs de la période, et certainement tout autant aux spectateurs néophytes largués dès les premières minutes. Le sommet du n'importe quoi est atteint lorsque Hayden Christensen apparaît en un Bob Dylan jamais directement nommé, le monsieur ayant refusé d'avoir un quelconque rapport avec le film.

Le reste est à l'avenant, traitant Warhol comme un affreux bonhomme sans talent, le Velvet Underground & Nico comme un détail et la "poor rich girl" Edie comme une paumée jamais émouvante. Certes Factory girl tape la pose trash à la moindre occasion, mais passe royalement à côté de son sujet et demeure à des années lumières de la force évocatrice du Walk on the wild side de Lou Reed.

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