Critique : La Colline a des yeux 2

Hollywood et son désir incessant de faire des suites – quand ça marche évidemment ! – frappent à nouveau pour un résultat bien inférieur au survival horrifique concocté par Alexandre Aja il y a un an. Si le remake premier du nom avait suivi en grande partie le film original de Wes Craven pour un résultat plus barbare et à bien des égards plus aboutis, cette Colline a des yeux 2 s’éloigne totalement de la séquelle tournée par Craven en 1985. On peut s’en réjouir en se souvenant à quel point le père Wes avait (déjà) pété les plombs à l’époque mais les nouvelles orientations concoctées ici par la famille Craven (le fils s’associant au père pour le scénario) et par le remplaçant d’Aja derrière la caméra, Martin Weisz, jeune réalisateur venu d’Allemagne, sont loin d’être plus emballantes.

Alors qu’il avait tout pour être une variante viscérale et jouissive d’Aliens avec sa troupe de gardes nationaux partie se faire étriper par notre bande de mutants préférés, La Colline a des yeux 2 se tire constamment des balles dans le pied en tentant de se la jouer donneur de leçons (la parabole politique anti-guerre d’une lourdeur sans nom), en multipliant les idées saugrenues (le gentil mutant cousin germain du Chunk des Goonies) ou en n’exploitant que bien mal les rares bonnes idées du script (la dernière partie dans les grottes est à des années lumières de l’ambiance claustrophobique d’un The Descent).

Il y a toutefois quelques petites fulgurances à l’image de la séquence choc d’ouverture même si hors sujet, quelques moments gores (l'affrontement final) voire loufoques (le mec qui sort littéralement des chiottes) qui permettent de nous sortir de notre torpeur. Trop peu néanmoins pour éviter à cette colline là de n’être qu’un énième film d’horreur banal et presque instantanément oubliable.