Critique : Georgia rule

Flore Geffroy | 14 mai 2007
Flore Geffroy | 14 mai 2007

Règle numéro 1 : un film plus court tu feras.

Avec Georgia rule, Garry Marshall s'est embarqué dans une comédie dramatique emballée sinon sans génie, du moins avec du savoir-faire. Deux heures durant, nous voilà cinéportés dans un bled de l'Idaho, une de ces petites villes paumées si Américaine et remplie de Mormons tous plus stricts les uns que les autres. La première heure s'écoule plutôt dans la quiétude de voir une histoire dérouler son quota de nœuds gordiens. On sourit franchement à des répliques souvent pleines d'humour et d'à propos.

 

Règle numéro 2 : des personnages vivants tu auras.

Les personnages prennent corps, avec d'abord Rachel, ado insupportable, très tourmentée d'évidence, la répartie rude... bref, une belle chieuse qui se la joue starlette, sous les traits de Lindsay Lohan (dont on doute qu'elle ait eu beaucoup à forcer pour jouer la casse-pompon de service). Face à elle, Jane Fonda, en grand-mère (Georgia, c'est elle) stricte qui, forcément, sous ses airs de ronchon inflexible, cache un cœur d'or et de l'amûûûr pour sa petite-fille. Enfin, Felicity Huffman (LA Lynette de Desperate Housewives et surtout, la touchante Bree de Transamerica) complète ce portrait de trois générations de femme, en étant mère de Rachel et fille de Georgia. Le trio fonctionne et vit bien, grâce à une interprétation toujours juste, même si sans surprise. Bon, direz-vous, et alors ? Alors, voilà : la trame principale de tout le film tient en une question : Rachel ment-elle encore lorsqu'elle fait courir la rumeur que son beau-père a abusé d'elle ?

 

Règle numéro 3 : attention à tes choix de traitement tu feras.

Garry Marshall a opté pour la légèreté dans son traitement d'un tel thème. Pas sûr que ce soit heureux, d'autant qu'après la première heure, les retournements de situation lassent et on décroche quelque peu. Restent quelques saynètes plaisantes, comme la relation entre Rachel et Harlan, futur missionnaire Mormon ; le véto qui soigne les humains (Dermot Mulroney, touchant)...

 

Au final, Georgia rule ne rate pas la cible clichés qui lui ôte toute réelle tension dramatique et tombe dans le panneau de toute fin classique : sirupeuse à souhait et vaguement indigeste.

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