The Informant ! : Critique

Laurent Pécha | 7 septembre 2009
Laurent Pécha | 7 septembre 2009

Quand le cinéaste hollywoodien le plus prolifique du moment (9 films en 5 ans) débarque avec une nouvelle oeuvre, on peut s'attendre à tout. D'autant que Steven Soderbergh n'est pas connu pour réussir tout ce qu'il entreprend. Bonne nouvelle : The Informant est une de ses toutes meilleures réalisations.

Un régal de bout en bout où l'homme se fait incroyablement plaisir mais n'oublie jamais de nous impliquer dans son jeu extrêmement ludique. Pour ce faire, il a entre les mains une histoire vraie incroyable, celles qu'aucun scénariste n'ose écrire au risque de se faire charrier pour cause d'énormité. Le récit rocambolesque d'un homme haut placé dans une grosse société industrielle américaine qui va devenir l'informateur du FBI durant plus de deux ans et être à l'origine d'un des plus gros scandales financiers de ces 20 dernières années.

 

 

L'autre atout précieux de Soderbergh, c'est Matt Damon qui dans le rôle de cet informateur, livre une prestation fantastique, peut être la meilleure à ce jour, et qui devrait valoir au monsieur quelques récompenses (pas plus tard que samedi prochain à la Mostra ?). Il faut dire qu'il s'agit bien là d'un rôle en or tant au fil des minutes, ce Mark Whitacre, que l'on croit insipide et candide, va révéler des failles étonnantes rendant le personnage incroyablement attachant tout en étant hilarant (à ses dépends).

 

 

Et Soderbergh de surfer sur les aberrations d'un homme dont on ne sait plus quelle histoire il va inventer. Reprenant la mise en scène décontractée de ses Ocean's mais en la rendant encore plus ludique et fluide, le cinéaste met de la légèreté dans une histoire pourtant extrêmement grave. Il nous « oblige » à prendre le parti d'en rire et joue la carte de la surenchère avec une vraie délectation. On en vient à être comme ses agents du FBI qui accompagnent Whitacre (grand plaisir de revoir un excellent Scott Bakula) : perdus, fascinés et touchés à la fois par un tel phénomène capable d'accomplir des actes de bravoure impressionnants (voir le nombre de personnes qu'il dupe avec une facilité déconcertante) tout en enchaînant d'autres actions qu'un gosse de 10 ans aurait la présence d'esprit de ne pas faire.

« Il ne vous a pas tout dit » clame l'affiche du film. On en fait ici de même pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte. Mais voilà bien le parfait divertissement du samedi soir, l'oeuvre d'un cinéaste qui n'a cesse de nous surprendre en bien comme en mal. A l'image de son déroutant héros !

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