Critique : Chacun sa nuit

Audrey Zeppegno | 20 septembre 2006
Audrey Zeppegno | 20 septembre 2006

Aléa des programmations oblige, deux films français évoquent un sujet similaire à un mois d'intervalle. Tout comme Je vais bien, ne t'en fais pas, le dernier opus du tandem Pascal Arnold-Jean-Marc Barr met en scène la disparition d'un frère et la carence que cela crée pour sa sœur. La relation qui unit la fratrie amputée de Chacun sa nuit ressemble à s'y méprendre au film de Philippe Lioret. Même attachement viscéral, et par conséquent même vide sidéral lorsque le frangin prend mystérieusement la tangente. Mais la ressemblance ne va pas plus loin.

Là où Je vais bien, ne t'en fais pas décline avec pudeur l'histoire d'une famille comme tant d'autres, Chacun sa nuit naît d'un fait-divers glauque. D'emblée, la bande des cinq adulescents qui se retrouvent mêlés à cette sombre affaire apparaissent complètement déconnectés de notre bas monde. Leurs errances sont de leur âge et au début, on s'y laisse prendre. La photo est belle, la lumière flatte les corps de ces jeunes tendrons, leur folie a ce je-ne-sais-quoi d'attachant. Mais passé le premier quart d'heure, leurs parties de jambes en l'air ne nous fascinent plus.

Le mystère planant sur leurs mobiles, on échoue à cerner leurs personnalités, et il ne faut pas compter sur la limpidité des dialogues pour éclairer notre lanterne. Alors, voilà notre quinté gagnant qui inspire ses derniers souffles d'ignorance, déclamant de la prose et en baisant à tout va. Son casting est certes éminemment cinégénique mais lorsque la contemplation cède le pas à l‘interrogation, les choses se gâtent. Au final, seule Lizzie Brocheré, un nouveau visage angélique dont on entendra sûrement parler, sort son épingle du jeu.

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