Critique : Rio Bravo

Laurent Pécha | 25 juillet 2007
Laurent Pécha | 25 juillet 2007

Tout amateur de western et donc de cinéma (la phrase inversée est tout aussi valable) a forcement les yeux qui s'écarquillent et le sourire aux lèvres lorsqu'on prononce le nom de Rio Bravo. Car, on a beau s'évertuer à citer les westerns marquants de l'histoire du cinéma (et il y a un bon paquet), il y en a toujours un qui met tout le monde d'accord, c'est Rio Bravo.

Pour faire simple, Rio Bravo, c'est l'archétype du western dans tout ce qu'il a de plus beau, de plus magique, de plus cinématographique. Le père Hawks, grand pourvoyeur de chef d'œuvres devant l'éternel, a tourné ici ce que l'on peut appeler le western des westerns.

Dans Rio Bravo, il y a tout ce qui fait l'essence du genre : shérif droit et juste, méchants retords prêt à abattre lâchement le héros, longue rue déserte et poussiéreuse, saloon où on se prélasse, gunfights éclairs, suspense crescendo jusqu'à un final où tout le monde fait parler la poudre.

Mais Rio Bravo, c'est bien plus que cela. C'est aussi une histoire de rédemption émouvante (Dude alcoolique qui surmontera son handicap grâce notamment dans la foi que lui porte Chance), une romance pittoresque sublime (Angie Dickinson dans un rôle féminin mémorable comme le western sait en offrir contrairement aux idées reçues), un humour truculent (inénarrable Walter Brennan).

Jamais, on aura vu aussi limpidement assené l'importance de l'amitié et du groupe. C'est parce que Chance et ses acolytes forment une équipe soudée qu'ils réussiront à l'emporter. Jamais le western n'aura paru aussi épuré : d'un côté une prison, son shérif et ses adjoints et de l'autre des méchants prêts à tout pour récupérer le frère de leur patron. Le film ne pouvant se terminer que par la victoire d'un des deux camps. Et puis, si cela ne suffisait pas, Rio Bravo, au milieu de cette tension qui grimpe, se permet une aparté musicale anthologique que la présence de deux chanteurs (Dean Martin et Ricky Nelson) rend incontournable.

Allant de scènes d'exception en moments inoubliables : l'entrée par devant du saloon de Dude tentant de surmonter son alcoolisme, les joutes verbales entre Chance et Feathers, éternels tourtereaux qui ont du mal à avouer leurs sentiments, surtout la vieille bourrique de John Wayne, jamais aussi touchant que lorsqu'il joue les durs au cœur tendre, le sauvetage éclair de Chance par Colorado, le duel final à coups de dynamite, cadré de manière aussi stupéfiante qu'évidente avec une musique lancinante magique de Dimitri Tiomkin, Rio Bravo respire le Cinéma à chaque plan.

Pour faire plus simple et plus court, Rio Bravo, c'est LE Cinéma.

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