Critique : Dead man

Nicolas Thys | 29 avril 2008
Nicolas Thys | 29 avril 2008

Hommage comique, mélancolique et lancinant au western Dead Man est un film d'une beauté rare. Réalisé sous l'égide de William Blake, peintre et écrivain anglais auteur d'une œuvre littéraire hallucinée et emprunte de mysticisme, mais aussi nom homonyme du personnage incarné par Johnny Depp, poète qui s'ignore, dont le jeu et les expressions, à l'image de Buster Keaton qu'il admire et auquel il emprunte souvent, allusivement ou directement, font de lui un personnage romantique et hors du temps, un marginal nulle part à sa place dans un monde qui aura toujours du mal à le cerner.

 

Sa rencontre avec un indien occidentalisé, interprété par Gary Farmer, va le transformer à jamais. Ce « peau rouge » prénommé « Personne » est l'une des multiples références plus ou moins explicites qui parsèment le film et font de lui un western perverti, jamais pleinement américain, où l'action laisse souvent le pas à une contemplation désabusée. Pris dans un tourbillon de péripéties qu'il ne maîtrise pas totalement et perdu dans un noir et blanc ultra brillant et un espace abscons, Depp se situe toujours à la frontière entre le rêve et la réalité, quelque part où nos perceptions du monde semblent sublimées par une fin imminente mais imprévisible, dans un faux duel macabre où l'humain n'est plus que sa propre caricature.

 

Dead Man est un petit chef d'œuvre et les multiples personnalités qui ont acceptés d'y faire une apparition, de Robert Mitchum à Iggy Pop, n'auront jamais de cesse de participer à sa mythologie.

Résumé

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(3.5)

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commentaires
dahomey
02/04/2019 à 08:35

un vrai chef d'oeuvre ! et cette musique......parfaite !

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