Critique : M.A.S.H.
Fraîchement arrivé du monde de la télévision, Robert Altman
signe avec Mash un brûlot cynique souvent désopilant envers la guerre du
Vietnam (le récit se situant en Corée uniquement par pression de la Fox qui ne voulait pas à
l’époque faire de vagues).
Sorte de père spirituel du cinéma indépendant qui allait fleurir dans les
années 70, Altman parvient à réaliser avec malice et roublardise au sein même
d’un des plus grands studios hollywoodiens une authentique farce, une satire
féroce, réquisitoire ô combien malin et savoureux contre l’absurdité de la
guerre.
En filmant de manière proche du documentaire, en se refusant de raconter une
véritable histoire (on assiste en effet plus à une multitude de saynètes, de
sketchs, le film n’ayant ni vraiment de début ni de fin) et en choisissant des
comédiens presque tous inconnus, Altman obtient cette véracité qui fait que Mash,
trente ans après sa réalisation, continue d’être aussi réjouissant et pertinent
qu’à sa sortie.
Parvenir à faire un film antimilatariste aussi fort avec seulement deux coups
de feu (ceux des arbitres durant le match de football américain qui clôture le
film !) est un tour de force génialissime, un des nombreux que réserve cet
indispensable électron libre qu’est Mash.
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