Critique : La Musique de mon coeur

Laurent Pécha | 27 avril 2007
Laurent Pécha | 27 avril 2007

Wes Craven, le père de Freddy et des Scream, à la tête d'un drame contemporain relatant l'histoire véridique d'un professeur de violon enseignant la musique aux enfants d'Harlem, cela semble irréel pour ne pas dire surréaliste. Et pourtant, il ne s'agit pas du tout d'un canular. Depuis longtemps déjà, Craven mûrissait l'idée de sortir du ghetto que peut représenter parfois le cinéma d'horreur. Ancien professeur de philosophie, passionné de musique classique, l'histoire de Roberta Guaspari ne pouvait que l'interpeller. Il s'est donc lancé corps et âme dans le projet réussissant même à convaincre Meryl Streep, pourtant réticente à interpréter le rôle de Roberta.

Muni de sa conviction, du talent de Meryl Streep, d'un scénario solidement charpenté et surtout de la puissance magique de la véracité de l'histoire, Wes Craven signe un formidable mélodrame, émouvant de bout en bout, particulièrement dans sa seconde partie.

Pourtant l'entame du film ne laisse pas présager une telle réussite. On se demande d'ailleurs bizarrement si Wes Craven n'a pas tourné les scènes dans un ordre chronologique. En effet, il semble tout d'abord emprunté, hésitant, ne réussissant que trop rarement à dominer son sujet. L'académisme cher à tout mélodrame qui se respecte, pointe alors son nez et on a peur que le réalisateur passe à côté de son sujet qui lui tient tant à cœur.

Mais, comme s'il avait eu besoin de se roder et de s'habituer à un type de cinéma qui ne lui est pas familier, sa mise en scène se délie laissant place aux émotions. Transcendé par la performance une fois de plus impressionnante de Meryl Streep (récompensée par une nouvelle nomination aux Oscars), Wes Craven fait alors preuve d'une maîtrise parfaite de la narration, réussissant par petites touches à mener le récit là où il le désire, le faisant grimper dans l'émotion jusqu'à l'apothéose de la scène finale dans le mythique théâtre de Carnegie Hall.

Cette séquence, véritable point d'orgue du film, est un monument d'émotions en parvenant à être un hommage bouleversant à la musique et au violon ainsi qu'un vibrant plaidoyer pour l'enseignement de la musique.

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