La Dernière maison sur la gauche : critique qui a vieilli

Jean-Noël Nicolau | 12 juin 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Jean-Noël Nicolau | 12 juin 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Certains films ont pour qualité première d’avoir été là avant tous les autres. Reconnus pour leur importance historique, ils sont arrivés au bon endroit, au bon moment. Célébré pour sa transgression, La Dernière maison sur la gauche possède une réputation sulfureuse qui semblera extrêmement exagérée pour le spectateur d’aujourd’hui.

MARI ET PHYLLIS SONT SUR LE MAUVAIS BATEAU

Reprenant l’engagement politique d’un George A. Romero et le côté festif dans l’horreur d’un Herschell Gordon LewisWes Craven exploite le fantasme des serial killers sans foi ni loi. Le thème, cher au cinéma américain, qui aura engendré des œuvres aussi essentielles que Badlands, Massacre à la tronçonneuse, Henry ou The Devil’s rejects, se veut ici un portrait de la société américaine en pleine guerre du Viêt-Nam. L’homme est un loup pour l’homme, nous dit Craven. Et toutes les horreurs sont possibles si les circonstances s’y prêtent. Rien de bien nouveau en somme, et Orange Mécanique venait d’enfoncer définitivement le clou un an auparavant.

 

photoEnfonce pas trop le clou quand même

 

Qu’apporte donc Craven ? Un surcroît de complaisance, en particulier avec de petits effets gores un peu incongrus. Une grosseur de trait, souvent embarrassante (le montage parallèle entre les parents préparant l’anniversaire de leur fille et la première agression de celle-ci). Une maladresse qui crée le malaise, jusque dans l’ennui lancinant qui plombe le film (l’enquête des deux policiers, la découverte de l’identité des meurtriers par les parents).

 

photoLa dernière maison sur la gauche

 

DERNIERE MAISON... DE RETRAITE ?

Les fulgurances sont bien présentes, mais elles ont perdu de leur impact, les transformant presque en petits exercices de sadisme un peu gratuit. La Dernière maison sur la gauche a ainsi beaucoup vieilli, et ses nombreux défauts ressortent d’autant plus à présent que le scandale est oublié. Néanmoins, on ne peut nier l’importance de l’œuvre dans l’histoire du cinéma de genre. Le cinéphile averti ne peut contourner cette date, ne serait-ce que pour mettre en perspective le statut de film culte relativement surestimé.

 

Résumé

La Dernière maison sur la gauche a beau être un classique du film d'horreur immanquable et une date importante dans l'histoire du cinéma, force est de reconnaître qu'aujourd'hui le film a pris un sacré coup de vieux.

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commentaires
Kamitora
19/06/2018 à 10:58

@Mordhogor :

Petit rectification : c'est plutôt "l'horrible et sadique KRUG". David Hess est un acteur interprétant un rôle ;-)

Mordhogor
12/06/2018 à 23:46

Faut se replacer dans le contexte de l'époque bon sang. Des autres sorties. Qui peut croire qu'à une époque, des gens quittaient en hurlant les séquences projetant les premiers Dracula de la Hammer ? Cela n'enlève en rien la marque indélébile qu'ils ont apporté à l'édifice du cinéma fantastique. Evidemment que ce film a vieilli, mais il reste sale, dérangeant, et puis merde, y'a l'horrible et sadique David Hess !!! Et je n'ai franchement pas trouvé le remake supérieur (contrairement à La Colline à des Yeux d'Aja, qui ajoute un côté politique bienvenu, la version pile ou face des Etats-Unis).

Sharko
12/06/2018 à 23:35

C'est le remake qui est diffusé sur RTL9.

Limakec
12/06/2018 à 22:13

Pour une fois le remake surpasse l'original

cooper
12/06/2018 à 21:37

je l'ai vu pour la premier fois il y a 2 ans ce film et c'est vrai que j ai pas trop compris tout le foutoir qui avais été fais a l'époque a la sortie du film, je l ai trouvé carrément vieilli et j'ai pas tellement accroché, le remake m'a beaucoup plus impressionné .

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