Critique : Mort sur le gril
C'est un lieu commun que d'annoncer sans embage et très fièrement que Mort sur le gril, le second long-métrage de Sam Raimi, est un gros
délire cartoonesque, un hommage barré et branque à Chuck Jones, Tex
Avery et au slapstick des années 30/40, en particulier aux délires des
trois Stooges. C'est un lieu commun, certes, mais il serait difficile de
prétendre le contraire, ou de tenter de trouver une quelconque
signification sociologique au métrage. Non, Mort sur le gril est bel
et bien le désopilant cartoon live annoncé, se basant sur une intrigue
très Film Noir pour mieux brouiller les pistes.
D'une violence folle et décomplexée n'ayant pas de réelle conséquence
physique sur les protagonistes (on pense à l'arme des dératiseurs qui
est un immense faisceau électrique éléctrocutant quiconque s'en
approche, ou à l'incroyable poursuite en voiture finale, qui semble
avoir beaucoup influencé les frères Wachowski pour leur Matrix
reloaded), bourré de situations impossibles et surréalistes, comportant
son lot de gags monumentaux (celui, imparable, du petit garçon dans
l'ascenseur) et d'idées de mise en scène anthologiques, et servi par une
brochette d'acteur au poil (Brion James et Bruce Campbell, toujours
excellents), ce Mort sur le gril reste encore, presque 30 ans après
sa sortie, un divertissement de haut vol, d'un rythme, d'une folie et
d'une créativité à couper le souffle.
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