Cléopâtre : Critique

Laurent Pécha | 12 janvier 2005
Laurent Pécha | 12 janvier 2005

À l'instar d'un autre chef d'œuvre mutilé, La splendeur des Amberson, Cléopâtre est une œuvre fascinante à l'esthétisme flamboyant à peine altérée par les multiples coupes subies (deux heures de métrage n'ont jamais pu être montrées). Tout juste, ressent-on une légère frustration à la vision de l'accélération abrupte de certains évènements de cette tragédie épique. Si par l'ampleur et la démesure du projet (au regard de l'époque et avec ses 44 millions de dollars de budget, le film peut être considéré comme la plus grosse production de tous les temps), Cléopâtre semble personnifier à merveille le péplum dans tout ce qu'il a de plus impressionnant et grandiloquent, c'est avant tout un formidable et passionnant mélodrame intime qu'a signé Joseph L. Mankiewicz.

 

 

Visuellement splendide (le phénoménal soin apporté aux décors et aux costumes), le film bénéficie de la science du cadre du réalisateur d'Eve qui utilise merveilleusement bien la profondeur de champ tout en tirant parti avec maestria du format large que lui offre le Todd-AO (un équivalent du cinémascope). Modèle de narration (on sent le drame inéluctable se nouer) et perfection picturale de tous les instants, Cléopâtre doit bien sûr beaucoup à ses acteurs et en particulier à son trio de stars (Taylor, Burton, Harrison) totalement habité par leur personnage.

 

 

Résumé

Film majestueux, colossal, unique et à bien des égard insurpassable (ne serait-ce qu'en termes de budget), Cléopâtre est un monument dont on espère désormais secrètement une chose : avoir la possibilité un jour de voir le montage initial de 6 heures.

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