Critique : Click

Flore Geffroy | 27 juin 2006
Flore Geffroy | 27 juin 2006

Qui n'a jamais fantasmé de pouvoir contrôler le temps ? Celui qui passe trop vite, celui qui se fait rare. Qui n'a jamais voulu zapper des bouts de sa vie pour s'éviter les petits et grands désagréments du quotidien ? L'idée de départ de Click fleure bon la charmante comédie familiale, avec un rôle taillé aux petits oignons pour Adam Sandler, forçat féroce et forcené du gag en série (Little Nicky) et largement plus attachant quand il n'en fait pas des tonnes (Spanglish). Avoir cet ancien du Saturday Night Live dans un film est l'assurance de faire banco en termes d'entrées. Pourquoi alors s'enquiquiner à écrire un scénario digne de ce nom quand on peut bâtir une histoire juste autour d'un nom ?

Pour peu que l'on ajoute un copain à la réalisation – Frank Coraci, responsable de Waterboy et de The Wedding Singer – on obtient un film carré pour ne pas dire plan-plan, s'articulant en trois mouvements et une conclusion bien sages. Premier mouvement : Michael (Adam Sandler donc), architecte débordé, court partout tout le temps. Deuxième mouvement : Michael découvre les bienfaits du zapping réel, grâce à une télécommande pour le coup pas banale. Troisième mouvement : Michael se fait déborder par la technique et embarquer là où il ne voulait pas aller… Prise de conscience, remise en cause de ses priorités dans la vie. Conclusion : la rédemption du héros. Une rédemption à l'américaine, c'est à dire, résolument optimiste et positive, qui met en avant, une fois de plus (peut-être est-ce dans l'air du temps ?), les valeurs familiales avant tout.

Click semble vouloir emprunter la même veine de fond que les classiques de Frank Capra. Le personnage de l'énigmatique Christopher Walken (petit rôle, grande prestation) n'est pas sans rappeler l'ange de La Vie est belle, technologie en plus. Juste quand l'émotion pointe le nez, juste quand le sérieux pourrait mener la ronde, quelques gags faciles, voire caca-prout, gâtent fâcheusement la comparaison. Voilà donc un produit pimpant, qui, à défaut de personnalité, ne manque pas d'un certain savoir-faire. Consommation digeste, modération de mise.

PS : Amateurs de scoop, chasseurs de pipole, sachez qu'en 2017, Britney Spears annonce la naissance de son 23e enfant et que Michael Jackson intente un procès à son clone pour abus sexuels.

Flore Geffroy (depuis Los Angeles 2019)

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