Critique : Animal

Vanessa Aubert | 11 janvier 2006
Vanessa Aubert | 11 janvier 2006

Le Mal serait-il simplement génétique? C'est en voyant, au fil des années, les conséquences de la sauvagerie humaine au gré de ses pérégrinations journalistiques que Roselyne Bosch s'interrogea sur un sujet qui serait la base du scénario de sa première réalisation. Animal, l'homme l'est à l'origine mais, grâce aux manipulations génétiques du jeune chercheur Thomas Nielsen, son agressivité pourrait être canalisée. C'est vers un rebus de la société qu'il se tourne pour trouver le cobaye nécessaire à sa recherche. Puis vers lui-même pour vérifier ses hypothèses.

Roselyne Bosch confronte la transformation opposée des deux hommes vers des sentiments qui leur sont inconnus. En adaptant le mythe de Docteur Jekyll et Mister Hyde au film d'anticipation, elle tente de préfigurer l'enfer auquel peut conduire la génétique, souvent pavé de bonnes intentions. Par une réalisation classique et un jeu d'acteurs qui l'est tout autant, elle fait de sa réflexion première un thriller scientifique n'abordant qu'en surface des enjeux éthiques et philosophiques pourtant intéressants. L'arrivée du Docteur Justine Keller, éthologue spécialiste des loups introduit le parallèle avec le règne animal tant par ses sujets d'étude que par les réactions primaires qu'elle provoque chez un Thomas génétiquement modifié. Violence, possessivité, désir de vaincre, les mutations s'inscrivent dans les jeux de pouvoir quotidiens de la sexualité, d'un sport de combat ou d'une rivalité professionnelle.

Mais même si l'on parvient à croire au futur créé par la réalisatrice, peuplé de portables minimalistes, d'une domotique envahissant le quotidien et d'un impossible devenu réalité, la portée fondamentale du sujet de base ne parvient à rehausser un film sans grande force. Animal souffre de personnages peu nuancés malgré la conviction de Diogo Infante, tueur en série, dit « Le Chasseur », par ses actes sanguinaires. Le duo qu'il forme avec son créateur ne parvient pas à convaincre outre mesure malgré l'implication du meurtrier dans l'histoire personnelle de Thomas. Contre la montre, jeu du chat, pardon, de la souris et de la souris, Animal use, comme beaucoup, de recettes qui divertissent et font leurs preuves même s'il ne répond pas à toutes nos attentes et nous laisse un peu sur notre faim…de loup.

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