Rocky Balboa : critique du dernier round
« Ce n'est pas mon nom qu'il criaient en me voyant : c'était celui de Rocky ! Ils ne font plus la différence entre le personnage et l'acteur. C'est extraordinaire ! » Cette anecdote de Sylvester Stallone résume parfaitement SON Rocky Balboa. Après plus de vingt ans d'absence derrière les caméras (Rocky IV en 1985), Sly revient à ses premières amours, à son personnage le plus charismatique pour lui offrir une sortie digne de sa légende et nous submerger d'émotion avec une mise à nu particulièrement bouleversante.
SYLVESTER ROCKY
En 1976, le premier Rocky sortait et c'était déjà quelque part l'histoire de Sylvester Stallone, cet acteur venu de nulle part qui avait saisi sa chance en refusant de vendre son scénario s'il ne jouait pas le rôle principal du film alors promis à des stars de l'époque (James Caan, Ryan O'Neal,..). En 2006, les choses ont changé dans la vie et la carrière de Sylvester Stallone. Depuis presque vingt ans, l'acteur n'est plus que l'ombre du champion du box-office qu'il fut durant les années 80. Si on excepte la brillante reconversion avortée en acteur de composition dans Copland, il est même difficile de trouver un simple bon film avec Sylvester Stallone.
On rappelle que là il a 60 ans
Cet état des lieux d'une carrière cinématographique au point mort, Stallone s'en sert pour les exorciser grâce au personnage par qui tout a commencé. Stallone-Rocky : même combat. Un combat pour oublier le passé, pour aller de l'avant, pour se sublimer une ultime fois afin de reprendre goût à la vie, tout simplement. Mélancolique, Rocky Balboa laissera assurément sur le carreau ceux qui attendaient un film de boxe (comme l'étaient notamment le Rocky III et Rocky IV). Ici, c'est l'homme avant le boxeur qui impose sa présence si charismatique, si familière.
Rocky face à son combat le plus dur
GONNA FLY NOW (AGAIN)
Moralisateur avec ce brin de maladresse qui le rend infiniment touchant (tant pis si les plus cyniques ricaneront), Sylvester Stallone compose un Rocky profondément humain, un homme déchu qui a perdu sa femme, morte du cancer, un père qui ne sait plus communiquer avec son fils, un ancien champion condamné à ressasser les mêmes vieilles histoires de gloire tout en prenant la pose pour de vulgaires photos souvenirs prises à la va vite. Alors qu'il ne pourrait être que pathétique, le personnage de Rocky possède toujours cette candeur, cette sincérité, cette bonté d'âme qui le rend terriblement attachant. Le film sert de cri du coeur d'un artiste qui fait amende honorable en acceptant de laisser enfin le passé derrière lui.
Constamment métaphorique, Rocky Balboa joue essentiellement sur la fibre émotionnelle mais n'oublie pas pour autant d'offrir ce que les fans de la première heure attendent impatiemment. Entre un combat final au dénouement gonflé, un entraînement rondement mené (peut être trop vite d'ailleurs tant on n'aurait pas craché sur quelques minutes supplémentaires avec Rocky souffrant le martyre comme au bon vieux temps) et surtout une montée des marches sous les airs du célèbre air composé par Bill Conti, les moments pour jubiler de manière primaire sont bien présents.
Lecteurs
(4.2)14/01/2019 à 12:19
Le combat était filmée bizarrement (après TMC beug souvent ) mais film très nostalgique. Une belle sortie à la TDKReturns..
13/01/2019 à 23:06
Film très complet, mettant en avant le combat intime plutôt que le combat façon Rocky 3 et 4 ... Je veux bien. Mais le meilleur après le premier ... chacun son point de vue. Je risque d'attirer les foudres en déclarant que j'ai beaucoup apprécié Rocky 5. Peut être plus que le 6 ahah ... Mais bonne critique. Bravo.
13/01/2019 à 22:21
Laurent Pecha sans doute le meilleur critique de l'histoire de ce site. Bref, précis et concis, ne versant pas dans les papiers interminables, la plume creuse et la grandiloquence wtf de certains… suivez mon regard… je me demande ce qu'il devient.