Critique : Sexy movie

Depuis l'an 2000, la parodie semblait renaître à Hollywood avec comme fer de lance, la série des Scary movie. Au fil des épisodes, les films perdent de plus en plus en qualité mais le public répond toujours présent. Voulant exploiter le filon, il n'est donc pas surprenant de voir arriver dans nos salles, Sexy movie qui, contrairement à son concurrent principal, s'attaque aux comédies romantiques et autres films de mariage pour le meilleur et surtout pour le pire.

Pondu par deux des six scénaristes de Scary movie, Jason Friedberg et Aaron Seltzer, et réalisé par ce dernier, Sexy movie tire le genre vers le bas. Le ton est donné d'emblé avec une parodie de Bridget Jones où une pathétique Alysson Hannigan, grossie façon Gwyneth Paltrow dans L'amour extra large, déambule dans une rue sur un rythme R'n'B/Hip hop, histoire de séduire le voisinage masculin. Nous découvrons donc l'héroïne de la série TV Buffy dans le rôle de Julia Jones, une serveuse célibataire qui cherche l'âme sœur et dont le père, grec, n'est autre que l'acteur Eddie Griffith (!). Lors d'une commande, Julia croise le regard de Grant Funkyerdoder et c'est le coup de foudre mais Julia est trop complexée par ses rondeurs et trouve alors conseil chez un certain Hitch… S'en suit donc un patchwork des plus maladroits de tous les films romantiques de ces dix dernières années, de Le mariage de mon meilleur ami à Hitch sans oublier le classique Quand Harry rencontre Sally. Mais on retient surtout que le film pastiche, dans son ensemble, trois films Mariage à la grecque, Mon beau père et moi et sa suite, Mon beau père, mes parents et moi.

Si les Scary movie avaient su tourner si bien en dérision les films d'horreur c'est que la parodie s'y prêtait parfaitement. Ici, le film tente, vainement, de tourner en dérision principalement tout ce qui est déjà drôle et en rajoute une couche bien inutile. S'attaquer à des comédies - vraiment marrantes - à succès n'étant pas vraiment le bon choix pour faire une parodie, le résultat, à l'écran, est plus que navrant. Il semble que les auteurs du film n'aient rien tiré de leurs expériences précédentes tant l'écriture à plusieurs est ici cruellement nécessaire. Les gags, dénués de sens et d'intérêt, s'enchaînent machinalement et n'arrivent jamais à faire rire. À titre d'exemple, pour parodier Un mariage trop parfait, le réalisateur affuble un sosie de Jennifer Lopez d'un arrière train surdimensionné…point final. Malheureusement, le film fonctionne beaucoup trop de cette façon quand il n'enchaîne pas les gags n'importe comment (Star wars 3 ou le gag Jackson) ou quand ils manquent d'idées (Le seigneur des anneaux, Kill Bill).

Néanmoins, à de très rares occasions, le film peut faire rire mais uniquement lorsqu'il s'agit de référents plus ou moins sérieux (clin d'œil à Twin peaks, King Kong ou encore Mr. et Mrs. Smith). Cela reste insuffisant pour que l'on puisse s'attarder sur cette œuvre qui atteint là, les abysses du genre. Ayant été un succès outre-atlantique avant d'arriver en France, Sexy movie aura sûrement droit à une suite. Espérons seulement alors que les auteurs soient plus inspirés…