Demain ne meurt jamais : critique

Erwan Desbois | 19 novembre 2006 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Erwan Desbois | 19 novembre 2006 - MAJ : 09/03/2021 15:58

GoldenEye, le premier James Bond incarné par Pierce Brosnan, avait été en soi une réussite remarquable, et de manière plus générale la promesse d'une nouvelle période faste pour l'inoxydable agent secret de Sa Majesté. Demain ne meurt jamais est une déception à la hauteur de cette promesse, toutes les qualités de son prédécesseur ayant disparu d'un seul coup. Le ton décalé et impertinent, le rythme haletant mais maîtrisé, la fantaisie et le gigantisme assumés sans se prendre au sérieux : voilà autant d'éléments laissés de côté pour ne surtout pas reprendre une formule qui gagne.

 

Photo Michelle Yeoh, Pierce Brosnan


Demain ne meurt jamais possède pourtant l'un des méchants les plus alléchants de la saga : le magnat mondial des médias Elliot Carver, qui décide de ne plus seulement couvrir les événements mais de les provoquer. La perversité du personnage interprété avec délectation par Jonathan Pryce est telle que le conflit qu'il invente entre la Grande-Bretagne et la Chine est à de seules fins commerciales. Malheureusement la créativité du scénario s'arrête là, et le marketing et les logiciels de génération automatique de situations et de dialogues prennent le relais. Les rôles secondaires – james bond girls comprises – ne sont que de plates copies de ce que la série a déjà pu faire, et 007 se voit réduit à un banal action hero comme il en apparaît des dizaines chaque année, avec la panoplie d'attributs standard : punch lines ridicules, gadgets purement publicitaires et au nombre de… deux (un téléphone portable qui fait tout à lui tout seul, et une BMW qui remplace l'Aston Martin), intervention dévastatrice de l'armée pour faire exploser les décors à intervalles réguliers.


Si l'on ne s'ennuie donc jamais vraiment, grâce en particulier aux courses-poursuites échafaudées avec toujours autant d'efficacité par le réalisateur de seconde équipe Vic Armstrong, Demain ne meurt jamais marque la préférence donnée au clinquant (cf. les choix d'actrices stars pour les rôles de james bond girls des épisodes suivants) par rapport à l'âme de la série. Un choix regrettable et paresseux, qui rend le film aussi fade et sans aspérités que son interprète principal.

 

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