Moonraker : critique lunaire
Roger Moore en James Bond, c'est l'une des plus grandes erreurs de casting de l'histoire du cinéma pas d'humour, pas de sex-appeal, pas d'expression quelle qu'elle soit dans son jeu en fait. Pour pallier à ces menus obstacles, les producteurs de la quatrième incarnation du rôle de 007 par Moore ont trouvé la parade : placer l'agent secret au cur d'un scénario abracadabrant et sans retenue, qui représente au choix la quintessence de James Bond ou son auto-parodie risible.
« Désormais, l'espace appartient à 007 ». L'accroche de l'affiche originelle de Moonraker résume bien la folie des grandeurs du film, folie qui sert de ligne de conduite de la première scène une poursuite en chute libre entre des gens sans parachutes et des gens avec à la dernière, une bataille rangée située hors atmosphère entre astronautes armés de pistolets laser. Entre deux scènes d'action démesurées, les producteurs n'ont pas non plus manqué d'idées pour remplir le récit : humour absurde (Jaws qui devient un personnage de cartoon immortel et qui trouve l'amour), références cinématographiques disséminées ça et là (Rencontres du troisième type, Casablanca
). Visuellement, la dernière partie du récit est même un pompage sans vergogne de 2001, l'odyssée de l'espace.
Toutes ces facéties visuelles ou scénaristiques donnent à Moonraker un ton résolument décalé et ne se prenant absolument pas au sérieux. Ajoutez à cela l'interprétation réjouissante de Michael Lonsdale en méchant aussi impassible que dérangé, et on en oublierait presque la fadeur de Roger Moore. Qui ça ?
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