Critique : Esprit de famille

Stéphane Argentin | 27 décembre 2005
Stéphane Argentin | 27 décembre 2005

Alors qu'habituellement, l'approche des fêtes de fin d'année rime avec productions hollywoodiennes sur le thème de « l'esprit de Noël », 2005 semble curieusement avoir été épargné puisqu'une seule sortie portant cette « marque » figure au calendrier des réjouissances : Esprit de famille.

Faut-il s'en plaindre pour autant ? « Non » serait-on tenté de dire en premier lieu tant ces longs-métrages interchangeables finissent tous par se ressembler les uns les autres en empruntant irrémédiablement le même canevas : ambiance festive mise à mal après un démarrage souriant suivi de bouderies individuelles généralisées avant l'immanquable happy end où tout le monde pardonne à tout le monde. Si Esprit de famille n'échappe pas à cette règle des trois actes (sourire – malaise – happy end), l'approche quelque peu atypique a néanmoins le mérite d'offrir un résultat plus réjouissant.

En effet, dès le départ, Esprit de famille donne très vite le ton : celui d'une comédie beaucoup plus caustique que d'ordinaire où les différentes situations habituellement cocasses baignent dans une ambiance plus grave (et juste) avec, comme centre du malaise, la future (ex ?) belle-fille, Meredith. Dans le rôle de la « tête de turc », Sarah Jessica Parker, débarrassée de Sex and the city, s'en sort plutôt bien face à un casting poids lourd de talents confirmés (Diane Keaton) ou en devenir (Rachel McAdams, Claire Danes) tandis qu'une fois n'est pas coutume, l'une des séquences les plus mémorables restera celle du repas de famille gâché dans une atmosphère là encore bien lourde car beaucoup plus proche des multiples réalités sociales contemporaines.

Passé ce premier acte aussi inattendu que plaisant (pour le spectateur, beaucoup moins pour les protagonistes), Esprit de famille retrouve hélas ensuite le chemin des sentiers battus d'où le récit tente bien de s'écarter par quelques revirements plus ou moins maladroits et téléphonés autour de certains personnages sans pour autant y parvenir totalement. Quel dommage donc que le scénariste – réalisateur Thomas Bezucha, épaulé par un casting qui s'en donne à cœur joie (cf. la scène de pugila général à la fin) et une musique qui évite l'écueil du sirupeux (quelques notes ici et là aux relents de Lost, et pour cause, l'homme derrière le pupitre est le même : Michael Giacchino), n'est pas su conserver le ton tragi-comique du début, sans quoi l'esprit de cette famille serait resté gravé beaucoup plus longtemps dans le notre.

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