Critique : Faux amis

Vincent Julé | 4 septembre 2005
Vincent Julé | 4 septembre 2005

Après avoir prouvé ses talents de scénariste au sein du National Lampoon (American college, Bonjour les vacances), Harold Ramis devint, de par son association avec Bill Murray, le roi de la comédie au début des années 90 avec surtout Un jour sans fin (l'auteur de ses lignes se passera de tout jugement pour ne pas entrer dans une logorrhée dithyrambique). Puis vint le temps de Mes doubles, ma femme et moi, Endiablé, Mafia blues et sa suite, soit un lent mais irrémédiable nivelage par le bas.

Que ceux qui espéraient en sa résurrection avec ce projet plus indépendant ne se réjouissent pas trop vite, car s'il rehausse aisément la barre avec une incursion réussie dans l'humour noir, voire « trashouille », il oublie sa mise en scène et ses personnages au passage. Ne parlons donc pas de Billy Bob Thorton (revoyez Bad Santa lance un Didier Verdurand remonté) et Connie Nielsen (sosie parfait d'Ornella Muti) quasi absents, pour se focaliser sur un John Cusack syndical et surtout un Oliver Platt fin bourré donc excellent (son personnage, pas lui). Leur petit numéro à deux ne dure qu'un quart d'heure, mais recèle les meilleures joutes verbales.

Le reste du métrage fonctionne sur le même canevas de décalage permanent entre le sérieux de l'intrigue (une vague arnaque) et des personnages à côté de la plaque (c'est-à-dire la flasque de whisky à la main). Les images défilent donc rapidement et sans déplaisir (le summum de la critique cinoche, bouche pâteuse et petits yeux à 2 heures du mat'), jusqu'à ce que ce marrant de Harold Ramis se laisse aller à un excès de violence, où de rires gras, on passe à rires jaunes. Une drôle de combinaison à l'image d'un film bancal, vite vu, vite oublié.

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