Critique : Edmond

Laurent Pécha | 31 octobre 2007
Laurent Pécha | 31 octobre 2007

Plus de vingt ans déjà ont passé depuis la sortie de Re-animator et malgré quelques belles promesses (notamment Dagon), on attendait vainement que Stuart Gordon nous scotche à nouveau les rétines avec une œuvre forte et gonflée. L'attente est désormais finie. En adaptant une pièce de théâtre de David Mamet, le cinéaste s'éloigne de son genre de prédilection pour mieux y retourner.


En ne s'interdisant aucune limite, Gordon fait de Edmond, dérive d'un presque sexagénaire en pleine crise existentielle dans les bas-fonds new-yorkais, un authentique film d'horreur. Pendant sombre d'After hours, proche d'un Taxi driver, Edmond fait progressivement froid dans le dos. Plus William H Macy, tout bonnement génial dans un rôle pour le moins casse gueule, s'enfonce dans la folie et plus le film fait éclater sa noirceur de la manière la plus brute et brutale qui soit. Vision nihiliste d'une société rongée par tous les maux, Edmond met plus d'une fois mal à l'aise son spectateur tout en lui offrant quelques scènes chocs particulièrement éprouvantes.

Contrastant avec les visages angéliques campés furtivement mais mémorablement par une sélection de jeunes actrices aussi huppées que sexy (Denise Richards, Mena Suvari, Julia Stiles, Bai Ling), la violence intérieure et extérieure exprimée par le personnage d'Edmond nous hante longtemps après la fin de la projection. Et si le coup de maître de Stuart Gordon s'appelait désormais Edmond ?

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