Pirates des Caraïbes : Le secret du Coffre Maudit - critique

Stéphane Argentin | 7 juillet 2006 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Stéphane Argentin | 7 juillet 2006 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Succès (surprise ?) en salles au cours de l'été 2003, Pirates des Caraïbes n'était, à la base, pas vraiment appelé à donner naissance à une suite. Mais 654 millions de dollars de recettes au box-office mondial (dont 305 aux États-Unis, soit la troisième place de l'année 2003 derrière Le Retour du Roi et Le Monde de Némo) sont une raison plus que suffisante aux yeux d'Hollywood et de l'un de ses plus gros nababs pour mettre en chantier non pas une mais deux suites simultanées (le syndrome Matrix ?).

Grande première dans l'histoire du Septième Art (une attraction du Parc à thèmes Disney donnant lieu à un film), Pirates des Caraïbes premier du nom était à l'image de son matériau d'origine et des productions estampillées « Jerry Bruckheimer », à savoir pourvu d'une enveloppe budgétaire (140 millions de dollars) à l'épaisseur inversement proportionnelle à celle du scénario pour un résultat fun et distrayant en forme de grand huit totalement décérébré. Contrairement à son titre, le deuxième volet ne renferme dans son coffre ni secret ni malédiction mais ni plus ni moins qu'une photocopie en bon et dû forme de son prédécesseur, à quelques exceptions près.

 

Photo Johnny Depp

 

À quoi bon en effet s'évertuer à proposer une fois encore un film aussi long (2h25 contre 2h20 pour le premier, à croire que Mister Jerry est devenu adepte de la longueur depuis le navrant Bad boys II), là où le peu de « matière première » s'accommoderait bien davantage d'un raisonnable 1h 45 ? Conséquence directe : Pirates des Caraïbes 2 compte beaucoup plus, et en l'état beaucoup trop de passages verbeux inutiles, supposés « étoffer » les personnages interprétés par Orlando Bloom, Keira Knightley et le nouveau venu Stellan Skarsgard (qui s'en tire magistralement bien en dépit de son faciès mi-coquillage) ainsi que les relations entre eux mais dont on n'a finalement que faire car totalement ratées. Une fois de plus, c'est Johnny Deep qui tire son épingle du jeu grâce à un nouveau numéro de cabotinage des plus hilarants au milieu de décors et de personnages exotico-effrayants.

 

Photo Orlando Bloom, Johnny Depp

 

Ce sont d'ailleurs là, sans surprise, les deux points forts (les seuls, comme son prédécesseur ?) de ce Pirates des Caraïbes 2 : un cocktail d'action et d'humour très réussi au pays de la piraterie impeccablement rendu à l'écran (décors, costumes et maquillages, avec une mention spéciale au gigantesque « plateau de fruits de mer » de l'équipage du Hollandais Volant) en vue de nous extirper de la neurasthénie qui guette au détour des passages bavards susmentionnés. Soit en définitive un bon divertissement qui se prêtera sans doute encore mieux à un visionnage DVD où il sera alors possible de zapper lesdits morceaux ennuyeux pour ne conserver que les plus appétissants.

NB : Preuve que le premier volet a été photocopié jusque dans les moindres détails, un épilogue animalier très furtif attend ceux qui resteront jusqu'au générique de fin.

 

Affiche française

Résumé

Un cocktail d'action et d'humour très réussi au pays de la piraterie.

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commentaires
Flo
07/06/2023 à 20:47

Le deuxième volet se la joue bien à la « Empire contre-attaque », en séparant les héros en diverses factions, en sacrifiant le grand pote, et en nous dégainant surtout un vrai Dark Vador en la personne de Davy Jones – splendide Bill Nighy.
Et l’inclusion des Mythes monstrueux en guise d’adversaires.
Mais le récit commence à devenir très confus, jusqu’à enchaîner les redites. Pas seulement avec le premier film (on aura des auto-références à chaque film), mais aussi au sein du seul long-métrage. Par deux fois on dévale la jungle dans un gros machin circulaire, et ça ne gêne personne ?
Et commence aussi l’écriture méta sur Johnny Depp via Jack : beaucoup de choses à lui reprocher, un talent certain, mais on ne peut pas toujours lui faire confiance… les femmes (souvent blondes) auront sa peau.

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