Le Monde de Narnia : Chapitre 1 - Le lion, la sorcière blanche et l'armoire magique : Critique

George Lima | 20 décembre 2006
George Lima | 20 décembre 2006

Dark crystal, L'Histoire sans fin, Les Goonies… Les films de notre enfance ont enfin trouvé un digne successeur grâce au Monde de Narnia. Baigné dans l'univers de l'heroic fantasy cher à Tolkien, le nouveau Disney de Noël s'inscrit dans la droite lignée des films d'aventures pour les enfants trop vieux pour certaines mièvreries disneyiennes ou trop jeunes pour le complexe et parfois violent Seigneur des Anneaux.

 

Adapté de la trilogie de l'irlandais C.S Lewis, Le Monde de Narnia, le premier long-métrage d'une prévisible saga cinématographique, rappelle d'ailleurs à bien des égards la trilogie culte de Sir Tolkien. Rien d'étonnant quand on connaît l'amitié qui liait les deux hommes et leur passion commune pour des mondes mythologico-fantaisistes. Mais avis aux fans des Hobbits, n'allez pas voir Narnia avec la comparaison en tête. Le film d'Andrew Adamson se revendique comme étant destiné à une cible plus jeune et encore vierge de la symbolique complexe de l'heroic fantasy. Partant de ce postulat, les spectateurs de Narnia ne pourront être déçus et y verront une parfaite mise en bouche pour accéder au niveau supérieur.

 

 

Basé sur la classique lutte entre les forces du bien et du mal dans un monde féerique, le scénario de Narnia est certes basique et manichéen mais saura sans nul doute ravir sa cible. Ici, en effet, les personnages ne donnent pas dans la demi-teinte ou l'ambiguïté. Les gentils sont droits (à l'exception d'un léger écart de l'un des frères), généreux, courageux et beaux là où les méchants sont calculateurs, cruels et assoiffés de pouvoir. Mais, bien qu'exempt d'une profonde réflexion psychologique ou sociologique, le charme du film opère. Peuplé de créatures magiques, de forces surnaturelles et d'animaux parlants, Le Monde de Narnia enchante par la beauté de ses décors enneigés, son humour et sa poésie. En mettant en scène de jeunes enfants dont le courage n'a d'égal que la grandeur d'âme, le scénario fera inévitablement mouche auprès du jeune public. Pour les adultes qui risqueraient de trouver la caractérisation des personnages et la réflexion légères, le savoir faire technique saura compenser les lacunes.

 

 

Même si l'image de synthèse manque ponctuellement de réalisme, Le Monde de Narnia a le mérite et l'intelligence de n'avoir pas sous-traité la technique malgré le public visé. Sachant leur cible moins exigeante, les faiseurs de films pour enfants se contentent parfois d'une mise en scène propre mais simpliste. Narnia évite cet écueil répandu et offre aux yeux de ses spectateurs un spectacle de grande qualité. La scène de bataille finale entre les armées de la sorcière blanche et celles du Lion Aslan est ainsi un très joli moment de cinéma. Seul mauvais calcul pour les enfants : les plus jeunes pourraient s'effrayer devant la laideur certaine des hommes des ténèbres ou la violence de certaines scènes. Les monstrueux orques ou les soldats à tête de buffle et la scène de sacrifice d'Aslan pourraient ainsi provoquer quelques pleurs et cauchemars. Même si, comme pour se dédouaner d'une quelconque responsabilité, les scénaristes ont cru (malheureusement) bon de rattraper la dureté de certaines scènes par quelques astuces factices, à l'image de l'existence d'une potion magique ressuscitant tous les morts du côté des gentils. Dommage que Disney refuse parfois aux enfants le droit au réalisme et à la dureté de la vie…

 

Résumé

Mais ces quelques faiblesses n'altèrent en rien le spectacle et le divertissement. Malgré ses 2h20, Le Monde de Narnia captive et enchantera les yeux de tous les enfants de 7 à 77 ans.

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