Critique : Fog

Laurent Pécha | 9 avril 2007
Laurent Pécha | 9 avril 2007

Nouvelle tentative de remaker un « classique » du cinéma d'horreur des années 70-80, The Fog 2005 est une abomination filmique de 103 minutes. Tout y est absolument nullissime, navrant et atteint non seulement de jeunisme (voir son pitoyable casting) mais aussi et surtout de crétinerie absolue. Pourtant en optant pour une relecture de The Fog, il y avait bien une possibilité d'obtenir un résultat sympathique tant le film original ne fait pas partie des œuvres maîtresses du réalisateur de The Thing (tout en restant un sacré bon film qui fiche tout de même bien les pétoches). Un espoir d'autant envisageable qu'à la production de cette version 2005, on retrouve John Carpenter et Debra Hill les créateurs de l'original. C'était sans compter l'opportunisme de Big John qui à ce stade de sa carrière, en stand-by depuis Ghosts of Mars (excepté sa participation à Masters of horror), n'hésita pas à voir d'un bon - il la possibilité de gagner quelques biftons supplémentaires (cf le « make me rich » que lança le cinéaste lorsqu'on lui demanda s'il était possible de remaker son film).

 


 

The Fog 2005, un projet opportuniste pour se faire facilement de l'argent ? Des fondations aussi pourries et répréhensibles que celles qui permirent à la ville d'Antonio Bay de prospérer. De là à espérer que de futurs fantômes cinéphiles viennent venger l'affront au genre qu'ont commis Rupert Wainwright (réalisateur du très mauvais Stigmata) et son scénariste Cooper Layne (auteur d'un « mémorable » Fusion), il n'y a qu'un pas que quiconque qui aura vu le film, s'empressera de souhaiter.

 

Car pour que l'auteur de ces lignes mette la note de 0 à un film alors même que la fréquentation de navets lui est monnaie courante, il fallait que les auteurs du projet fassent fort. Et ils l'ont fait dans des largeurs presque inimaginables. État des lieux :

Toutes les séquences (et elle sont nombreuses) reprenant celles vues dans le film de Carpenter ne fonctionnent absolument pas. Pourquoi ? Les images ci-dessous parlent d'elles mêmes. Il s'agit de l'attaque du bateau de pêche, les premières victimes des fantômes.

 

Les marins pêcheurs qui s'apprêtent à se faire tuer dans The Fog l'original
 
 

Les victimes de The Fog 2005 : des pouffes bières à la main dansant à moitié à poil

 

La notion d'effroi cinématographique et tout l'art de la mise en scène qui en découle est une donnée totalement inconnue pour Wainwright et Layne. Au mieux, leur Fog pourra faire peur…à ceux qui n'ont jamais vu de film d'horreur. Pour ceux-là, un conseil : faites au moins l'effort de visionner l'original pour commencer à comprendre ce que la notion de peur peut revêtir au cinéma.

 


 

Le scénario nous prend littéralement pour des cons, le twist final étant assurément l'un des plus stupides de l'histoire, détruisant définitivement le mince lien qui unissait les deux Fog.

 

Le récit carbure au valium : il ne se passe rien durant la première heure et ce n'est pas la risible scène de fesses sous la douche qui égayera les érotomanes puisque par contrat (avec Lost ?) Maggie Grace n'a pas le droit de se montrer à poil.

 


 

Les acteurs jouent la carte du néant total…quand ils n'apparaissent pas à l'improviste arguant d'une histoire dont on ne connaît ni les tenants et ni les aboutissements (cf le marin défiguré et ses chiens) et dont on se contrefiche.

 


 

Ce n'est absolument pas gore malgré le label unrated : vive les effets en images de synthèse tous pourris.

 

 

 

Le film est une injure aux blondes alourdissant de manière spectaculaire leur passif en matière de moquerie. Les captures ci-dessous montrant comment Maggie Grace se marche sur les pieds pour tomber dans l'eau. Une séquence primordiale puisqu'elle permet à notre héroïne Gaston Lagaffe de bousiller ainsi la caméra détenant les preuves de la non culpabilité de son ami, de s'assommer en tombant (houuuu quel suspense, va-t-elle se noyer ?), de s'emprisonner avec un filet de pêche qui passait par là (houuuu quel suspense, va-t-elle se noyer bis ?), de patauger avec furie dans deux centimètres d'eau pour finalement faire tomber des pierres du mur sur lequel elle essayait de grimper et ainsi accessoirement tomber nez à nez sur le vieux manuscrit renfermant le secret d'Antonio Bay. Bref, une grande séquence de n'importe quoi qui a l'immense mérite de ne même pas faire rire sur le coup tellement elle est énorme ! (mais bon après coup on rit beaucoup quand même / NDLR)

 

« Tiens c'est quoi ce bruit, je vais aller marcher sur cette poutre et tomber dans l'eau »
 
 
Je mets un pied devant...


Je mets l'autre pied devant...bref je marche !


La fameux crochetage de pieds de la blonde



Au concours freestyle de la chute, je suis la meilleure !

 

 

Qu'est-ce que je fais là moi, ah oui, c'est vrai, je ne sais pas marcher !

 

L'attaque du filet fantôme

 

Mais qu'est qu'il peut bien y avoir derrière ce mur franchement mal cimenté...

 

Oh un livre ! Serait-ce là le mystère qui plane sur Antonio Bay ?

 

S'il fallait vraiment trouver un mérite à cette version 2005 et ainsi lui éviter le 0 que l'on se refuse d'ordinaire à mettre sur le site, ce serait de donner furieusement envie de revoir l'original et ainsi exorciser l'horreur que l'on vient de voir.

 

Résumé

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(0.5)

Votre note ?

commentaires
Aucun commentaire.
votre commentaire