Critique : L'Âge de glace

Laurent Pécha | 13 mars 2006
Laurent Pécha | 13 mars 2006

Si on y regarde de plus près, le carton au box-office de L'Âge de glace n'est pas surprenant (plus de 350 millions de dollars de recettes dans le monde), tant Chris Wedge et son équipe ont su adopter à la lettre et avec brio la maxime qui fait fureur à Hollywood depuis la nuit des temps : « L'innovation, tu banniras, le recyclage d'idées ayant marché, tu utiliseras ». C'est ainsi qu'après avoir placé son récit dans une période (la préhistoire) quelque peu originale (si on excepte le Dinosaures de Disney), les auteurs du film se sont inspirés d'éléments ayant fait leur preuve. Pas étonnant donc de se retrouver avec un récit privilégiant l'aspect road movie, cher au cinéma américain (trois animaux, un mammouth, un paresseux et un tigre aux dents de sabre cohabitent pour le pire et le meilleur afin de ramener à une petite fille à son père). Amusant de constater que le duo vedette Manny/Sid retrouve les mêmes oppositions de caractère que ceux (au choix) de Shrek et l'âne ou Bob et Sully de Monstres & cie.

 

Pourtant malgré toutes ces références plus ou moins pesantes, L'Âge de glace fonctionne à plein régime par la simple grâce de l'animation 3D qui atteint désormais des sommets de virtuosité. C'est ainsi que la multitude de gags parsemant le film se trouve magnifiée par un visuel irréprochable (le graphisme est, à l'exception des humains, criant de vérité), démontrant par là même que l'avenir du dessin animé se conjugue désormais avant tout avec la 3D. Aussi parfaite et maîtrisée qu'elle soit, cette technologie n'est pourtant pas à l'origine de la scène la plus marquante du film. Les nostalgiques se réjouiront de constater que c'est grâce à la bonne vieille animation 2D que L'Âge de glace s'offre son moment le plus émouvant, lorsque Manny se remémore son triste passé (le massacre de sa femme et son fils par les humains) en regardant s'animer sur les parois les peintures préhistoriques.

 

Impossible de conclure sans évoquer la véritable star du film, son vrai rayon de soleil qui rend la vision impérative : Scrat, immense voleur de scènes devant l'éternel. Chacune des apparitions de cet écureuil obsédé par l'idée d'enterrer son gland s'avère proprement hilarante. Sorte de pause dans le récit, véritable court-métrage d'anthologie, ses mésaventures ne doivent rien à personne (si ce n'est, évidement, des réminiscences de Tex Avery).

Comme quoi, il y a toujours moyen d'innover, et le jeu en vaut alors largement la chandelle.

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