Critique : Le Fils du Mask

Stéphane Argentin | 21 février 2005
Stéphane Argentin | 21 février 2005

En 1994, un film, sous influences des dessins animés de Tex Avery, « cartoona » au box office, aussi bien américain (120 millions de dollars de recette) que français (3,7 millions d'entrées), révélant au passage le faciès élastique de Jim Carrey et la plastique à s'en décrocher la mâchoire de Cameron Diaz. Onze ans plus tard, la tornade caoutchouteuse a donné naissance à un rejeton : Le fils du Mask.

À proprement parlée, cette deuxième aventure du masque de Loki qui confère à son porteur des facultés hors normes n'est pas vraiment une suite de The Mask. Et c'est précisément là que la différence se fait sentir. Bien que reposant sur ce côté « toonesque » qui certes n'avait rien de très original (Qui veut la peau de Roger Rabbit ? était déjà passé par là quelques années auparavant), le premier film avait également pour lui la présence de Jim Carrey. Et, que l'on apprécie ou non les pitreries de cet alter ego cinématographique de Michel Courtemanche (tous deux d'origine canadienne), il faut bien reconnaître que The Mask puisait une bonne partie de son énergie et de sa drôlerie dans les différents numéros de Jimbo, masqué ou non.

Les années passant, le fils, fécondé par des spermatozoïdes certifiés 100% Loki (une scène digne de She hate me de Spike Lee), a certes hérité de pouvoirs accrus (merci la 3D et ses progrès sans limites) qui permettent à présent toutes les facéties possibles et imaginables, mais n'a pas pour autant hérité des qualités du père. Résultat : on rigole bien quoique beaucoup moins lors des scènes qui empruntent à l'univers des toons (le chien Otis qui tente de se débarrasser du petit Alvy à l'aide d'un plan machiavélique qui finira par se retourner contre lui comme pour Beep Beep et Vil le coyote), voire au premier film (la scène du cabaret devenu fête d'Halloween avec son pot-pourri, ses yeux exorbitées et sa langue pendante), la faute à des interprètes que l'on sent très mal à l'aise dans leurs accoutrements excentriques, même si à ce petit jeu Alan Cumming s'en sort mieux que Jamie Kennedy. Puis, sitôt le cartoon fini, on attend patiemment que le suivant arrive et ainsi de suite jusqu'à la fin.

Lorsque le « That's all folks ! » s'affichent sur l'écran, le fiston n'a eu que 30 à 40 minutes de dessins animés à nous offrir (sur les 95 que durent le film) et l'on préférera finalement s'en retourner voir le père (The Mask) ou, mieux encore, le grand-père (les Tex Avery d'origine).

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