Annabelle : la Maison du mal - critique du sol au plafond
Première franchise spin-off de Conjuring, Annabelle a rencontré dès son premier épisode un énorme succès, pour une mise de départ ridicule. Il était donc logique que la machine s’emballe, ce dont témoigne ce troisième film, Annabelle : la Maison du mal réalisé par Gary Dauberman, qui tente de se renouveler tout en poussant le concept du poupon maléfique dans ses derniers retranchements.
PETITE BOUTIQUE DES HORREURS
Après qu’elle ait pourri la vie de quantité de personnages pâlots et poissards, nous retrouvons Annabelle, la poupée la plus laide jamais imaginée, dans la dernière demeure que nous lui connaissons, à savoir chez les époux Warren. Ces derniers nous rappellent combien ils sont intelligents et responsables, puisqu’ils ont rassemblé tous les artefacts maudits ou maléfiques rencontrés au cours de leurs aventures… dans leur propre maison, laquelle accueille également les pyjamas party de leur descendance.
Il ne faudra pas longtemps à nos jeunes héroïnes (les Warren n’étant là que comme vague argument commercial, rapidement évacué par le scénario), pour aller mettre leurs petits doigts gourds sur tous les objets suintant la possession maléfique à leur portée, entraînant une cascade d’évènements cauchemardesques, potentiellement plus salissant qu’une crise d’adolescence mal négociée. Et soudain, le spectateur se prend à espérer que le film d’horreur Annabelle : la Maison du mal s’emballe pour se transformer en véritable train fantôme.
Qui irait se méfier d'une si jolie poupée ?
Ce sera d’ailleurs une des rares sources de satisfaction du métrage, qui sait proposer un bestiaire varié et plutôt ludique. Entre les hommages à Stephen King (l’abominable singe), les déclinaisons d’entités déjà entraperçues dans la saga (le Ferry Man), un loup-garou gazeux, le film bénéficie d’un « casting » plutôt plaisant. Et c’est parfois avec une certaine intelligence que le scénario en dispose, comme lors d’un glaçant dialogue téléphonique, ou lorsque les ténèbres s’abattent véritablement sur la maison Warren.
Dans le dernier tiers du film, quand le réalisateur Gary Dauberman se rappelle qu'il dirige un film d'horreur et pas une vente de prothèse de hanche, il prend effectivement son pied à enchaîner les saynètes de présentation de son vil bestiaire.
LES ÉPOUX BORING
Malheureusement, tout cela demeure d’une sagesse embarrassante. Malgré des pointes de sadisme, un peu d’angoisse, le récit se refuse absolument à jouer la peur en profondeur. Préférant toujours le jump scare, le frisson bon marché, Annabelle : la Maison du mal a cela de problématique qu’il n’essaie jamais de renouveler les mécaniques de la tension établies avec Conjuring.
Pire, il est peut-être un des chapitres de la licence les plus enclins au recyclage en la matière. De même, alors que la marque tient l’opportunité de renouveler un peu sa mythologie, ou à tout le moins de la traiter avec outrance et fantaisie, on constate que cet univers est incapable de se penser en dehors de ses oripeaux catholiques foireux. Un comble, quand on croise des armures habitées, des télévisions hantées et des imprimantes possédées, qu’on en soit encore à tripoter du crucifix pour seul remède.
Le scénario alterne avec malice entre ados tête à claques méritant de se faire décoller le palais à la disqueuse et gosse franchement mignonne, ce qui est plutôt bien vu. Mais face à des dispositifs de flippe aussi grossier, des rebondissements aussi épais (« oh Annabelle est vraiment pas cool en fait »), difficile de se sentir concerné.
Le plus triste dans cet Annabelle : la Maison du mal jamais honteux, c’est qu’il témoigne au final d’une recette dont le premier ingrédient s’avère la paresse, quand bien même on lui offre des ingrédients de premier choix.
Lecteurs
(3.4)31/10/2021 à 11:48
Malgré les défauts que comporte ce film il reste intéressant et garde un certain charme, je dirais que c'est un bon film d'horreur ni plus ni moins.
12/07/2020 à 17:41
Eh oui, une simple serrure de boîte à lettre suffit à arrêter un démon surpuissant. D'ailleurs, à quoi sert de cacher un trousseau de clés, si les serrures sont montées à l'extérieur de la porte verrouillée? Autant les laisser sur la porte.
30/07/2019 à 19:58
Ouais le film tourne rapidement en rond en terme de mise en scène, la tension horrifique à dormir debout et l'usine à JumpScare qui t'agresse plus qu'autre chose.
Heureusement que le chef opérateur s'amuse avec la caméra et que le chef déco a rajouté beaucoup de fumée, formant une brume absolument pas réaliste qui son charme.
Le reste tire à l'insipide pas très marrant
25/07/2019 à 22:30
Bien le scénario est orifique et plein de suspense
14/07/2019 à 13:19
Lent, répétitif et au final anodin, cela ressemble plus à un exercice de style qu'à une vraie histoire, malgré le savoir faire indéniable du réalisateur. L'humour second degré en filigrane semble indiqué que les scénaristes sont conscients de la pauvreté du produit. On se console quand même avec le plaisir de revoir couple Warren, insufflant un peu de l'ambiance Conjuring.
11/07/2019 à 07:16
Salut
Dommage je m'attendais a mieux au vu du casting dedans , bon ben on verra ça lors de sa sortie en blu ray si du meme avis .
cdlt
11/07/2019 à 01:00
Il est chuis aller le voir
10/07/2019 à 19:04
Bon, déjà, ça ne semble pas être un gros navet. Quand on y pense, c'est déjà beaucoup, finalement...