How It Ends : critique conclusive

Christophe Foltzer | 15 juillet 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Christophe Foltzer | 15 juillet 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58

L'Homme a toujours été hanté par son propre anéantissement, par sa fin annoncée et il a utilisé ce fantasme pour nourrir son art. Alors que les technologies sont à présent suffisamment compétentes pour arriver au plus près d'une réalité certaine du drame, que le monde semble y aller tout droit, Netflix nous prépare à l'inévitable avec How it ends.

FURY ROAD

Comme à son habitude, Netflix n'a pas fait grand bruit avec la promotion d'How It Ends de David M. Rosenthal. Une grosse bande-annonce, une ou deux déclarations et puis basta. De toute façon, tout le monde allait regarder pour voir ce que c'est. En l'occurrence, notre sentiment était particulièrement mitigé. Un bon casting certes, mais un trailer qui trahissait déjà un manque de rythme, voire une certaine frilosité du propos. Et puis, il faut dire aussi que les récents exploits du network dans le domaine (The Cloverfield ParadoxCargo) ne nous inspiraient pas forcément confiance. 

 

photo how it endsForest Whitaker et Théo James

 

Pourtant, How it ends cache bien son jeu et possède plus d'une qualité. Que ceux qui cherchent avant tout un actioner bourrin à la Mad Max : Fury Road passent leur chemin, nous ne sommes pas dans cette catégorie. Non, ici, nous assistons à la fin de la civilisation humaine, rien de plus, rien de moins. Et pour cela, nous suivons Will qui se rend à Chicago pour voir ses beaux-parents et demander, la trouille au ventre, la main de sa chérie au terriblement autoritaire Tom. Le repas ne se passe pas très bien mais le matin, quelque chose se produit. Seattle (là où se trouve Sam, sa fiancée qui, pas de bol, est enceinte) subit une catastrophe indéterminée, tout le courant électrique disparait et le phénomène semble se propager au reste des Etats-Unis. Will et Tom décident de prendre la route, malgré la confusion et le danger, pour aller sauver Sam, et régler leurs différents en chemin.

Un postulat des plus classiques donc, qui est habilement détourné dès le départ puisque, alors que nous attendions une confrontation entre les deux hommes et un concours du "c'est qui qui domine", nos personnages passent immédiatement en mode survie et l'expérience passe avant l'audace. Ancien Marines, Tom sait quoi faire, et très vite, le périple se transforme en douloureux apprentissage pour Will qui devra dépasser son statut d'homme moderne un peu effacé et vivant dans sa bulle consumériste pour se transformer en mâle Alpha capable de sauver les siens et rendre les coups. Une approche sympathique qui renforce le lien qui se crée entre les deux hommes, nous réserve quelques belles séquences mais qui, paradoxalement, devient l'un des plus gros points faibles du film.

 

photo theo james

 

THIS IS THE END

En effet, partant de cette base, l'amateur du genre ne sera guère surpris par la suite des événements. Malgré les multiples rencontres et le combat intérieur de Will pour survivre dans un monde qui change brutalement tout en conservant ses bribes d'humanité, le plan est clair dès le départ. Nous savons plus ou moins où nous allons et cela amenuise considérablement l'impact du propos. Cela dit, cette grosse faiblesse s'équilibre grâce au charisme et au talent des comédiens. Theo James est excellent dans les deux versants de son personnage. Forest Whitaker est juste parfait et compose un personnage très subtil, en proie à lui-même, maitrisant sa peur à défaut de la combattre et qui dépasse très vite cette figure de père autoritaire dans laquelle il a été placé au départ. Il en devient touchant, émouvant et une vraie alchimie existe entre eux.

 

photo how it endsVision de cauchemar

 

Dans son déroulé narratif, How it ends accuse aussi de gros temps morts. Volontiers atmosphérique et contemplatif, ses péripéties ne sont pas d'une originalité folle et on déjà été vues et revues partout ailleurs. Pourtant, à notre grande surprise, ce mélange fragile fonctionne à la perfection. Cela est probablement dû à la photographie, magnifique et crépusculaire, du film, à la composition musicale lancinante et mélancolique, tout comme aux nombreux tableaux apocalyptiques que le métrage nous offre. David Rosenthal maitrise son sujet de façon formelle, c'est une évidence, et il s'amuse comme un petit fou. Par contre, on n'en dira pas tant de la dernière partie du film, bien que logique narrativement parlant, qui retombe quelque peu comme un soufflet en rallongeant son discours un peu inutilement et en nous offrant une conclusion plutôt déceptive, tout autant que précipitée.

Si l'amateur hardcore du genre n'y trouvera probablement pas son compte, le spectateur occasionnel saura en profiter. Par les thèmes qu'il aborde, le mystère de sa catastrophe, admirablement bien géré, et sa facture technique sans faille, sans oublier ses comédiens parfaits, How it ends constitue une très bonne initiation au genre post-apocalyptique. Et rien que pour ça, il mérite que l'on reconnaisse ses qualités.

 

Affiche

Résumé

How it ends ne s'adresse pas à tout le monde. Les fans hardcore resteront sur leur faim, tandis que les autres se laisseront volontiers embarquer par ses comédiens excellents et son atmosphère envoûtante. Si la route est un peu longue, le voyage n'en reste pas moins très plaisant.

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Lecteurs

(3.4)

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commentaires
PatRic
18/08/2023 à 10:17

J'ai adoré ce film même si la fin pose question mais est-ce une fin ou le début d'autre chose ?

Les actes sont parfaits, et Whitaker tout en nuance est génial!

Film de fin du monde ...ou d'un monde ?

Les révélations entre les protagonistes sont presque plus importantes que la catastrophe qui s'abat sur eux, la photo magnifique. Le climat oppressant tout y est.
Ce film mérite beaucoup mieux que toutes les critiques le trouvant nul.

Treyo
20/04/2022 à 10:46

Critique intéressante, mais il faudrait écrire différend (et non différent) et soufflé (au lieu de soufflet).
Merci en tout cas.
Cordialement

Jase
22/01/2022 à 11:40

Pour moi c'est une warzone à la call of ou fortnite. Pas trop d'explication, une safe zone qui retrecit... le voisin le dit meme: c est une simulation (un jeu vidéo quoi)

Sekiroo
07/01/2022 à 00:41

Pour moi c’est une éruption du super volcan qui se trouve au parc naturel yellowston sur la côte ouest des E-U entre Los Angeles et seattle

kilian
01/02/2021 à 23:40

pas mal d'indices qui font penser à une inversion ou simplement un changement de pôle magnétique: la boussole qui panique, les aurores boréales (seulement visibles au niveau des pôles normalement), une montée soudaine de température...

Stayro
30/09/2020 à 00:50

Pour moi c'est une inversion des pôles vu que la boussole bugue

Nino Chilitto
11/04/2019 à 23:35

Bonsoir a tous moi pour ma part j ai beaucoup aimé mais une question m interroge , pensez vous qu il y aura une suite a sa ???

J'ai tous compris
28/03/2019 à 02:28

Yes

Lulu
20/01/2019 à 02:30

Cc
Je pense qu'on nous laisse le choix de la fin du film ?chacun se fait sa propre version nan?
En tout cas soit j'ai rien compris ???? soit tout est possible

Fred
14/01/2019 à 20:46

Regarder le filme The Core et vous comprendrez ce qui ce passe.
Le filme explique très bien ces phénomène ;-)

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