Doom : Annihilation - critique des enfers

Christophe Foltzer | 30 septembre 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Christophe Foltzer | 30 septembre 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58

On dit toujours que c'est très compliqué d'adapter un jeu vidéo au cinéma, ne serait-ce que parce que le rapport au spectateur n'est pas le même qu'avec un joueur. Mais quand, en plus, on parle de FPS, c'est carrément mission impossible. Vraiment ? On va très vite savoir avec Doom : Annihilation...

RETOUR VERS L'ENFER

On se demande vraiment pourquoi les gens s'acharnent à vouloir adapter un jeu comme Doom, hormis la capitalisation sur les extraordinaires nouveaux épisodes. Parce que bon, question scénario, il n'y a pas grand-chose à bouffer puisque ça nous parle d'une porte des enfers qui s'est ouverte sur Phobos, un satellite de Mars, d'un gars un peu paumé qui découvre tous les gens zombifiés sur place et qui va devoir combattre des créatures infernales pour survivre dans des effusions de tripes et de sang. Pas de quoi intéresser un Stanley Kubrick donc.

 

photo DoomL'amicale de Paint-Ball fait des heures sup'

 

Encore que ce postulat tenant sur un ticket de métro pourrait être une excuse suffisante pour nous livrer un film bien gore et bien bourrin qui assumerait totalement son propos débile. Une approche qui n'a visiblement touché aucun des producteurs impliqués dans ce Doom : Annihilation. Tout comme son ancêtre sorti en 2005, le film de Tony Giglio décide de se prendre les pieds dans le tapis dès le départ en se prenant beaucoup trop au sérieux.

Si l'on retrouve pas mal d'éléments communs à l'histoire des jeux et que, sur ce plan-là, il faut saluer l'effort, nous voilà de nouveau dans une histoire basique de science-fiction et d'horreur qui bouffe à pas mal de râteliers en même temps. En l'occurrence, nous suivons cette fois Joan Dark (gros clin d'oeil au jeu Perfect Dark) qui, après une bavure, se voit reléguée avec son escouade dans la base secrète de Phobos, où des expériences sur la téléportation à l'aide d'artefacts sumériens commencent à virer chocolat.

À peine arrivée, l'escouade doit buter du scientifique zombifié et tenter de trouver un moyen de s'échapper tout en empêchant que l'Enfer ne débarque sur Terre. Avec un pitch pareil, impossible de se tromper, pas vrai ?

 

photo DoomL'un des trois monstres du film

 

BFG OUATEMILLE

Sauf que, bien entendu, le film se plante très vite. Si l'on apprécie les différents renvois vers les jeux et la tentative de créer un monde cohérent avec la diégèse de Doom (notamment l'utilisation des clés de couleurs ouvrant certaines portes), encore aurait-il fallu le faire avec un certain talent. Or, et c'est triste, ce Doom : Annihilation cumule les tares qui l'empêchent d'exister.

 

photo DoomUn BFG-9000 en plastique évident

 

On se retrouve avec un film au budget riquiqui, probablement tourné dans l'usine désaffectée d'à côté, avec deux couloirs éclairés différemment pour nous faire croire à une vraie base secrète, une serre avec une végétation en plastique et des effets spéciaux bien à la ramasse.

Les personnages, vaguement interprétés par des comédiens peu inspirés (Amy Manson en tête), gigotent donc dans des espaces la plupart du temps trop grands pour eux. Ils le font au rythme d'un scénario indigent et presque inexistant qui reprend à peu près tout ce que l'on connait dans le genre depuis 40 ans (on passe d'Aliens, le retour à Event Horizon - Le vaisseau de l'au-delà dans un premier degré assez gênant), tout en retardant le moment où son action commence enfin (il faut attendre plus d'une demi-heure pour que ça pète). Et lorsqu'il le fait, c'est pour pomper honteusement une scène emblématique du premier jeu Resident Evil (vous savez très bien de quoi on parle).

 

photoOui, oh, vous savez...

 

Si le film n'a aucun rapport avec le Doom de 2005, on y repense souvent tant on a l'impression de revoir le même film en moins bien. Et c'est peu dire que le jeu de sourcils de Dwayne Johnson nous manque cruellement... Ajoutons à cela un vague discours religieux sur la foi, totalement absent des jeux, et on comprend rapidement que les producteurs ne savent pas de quoi ils parlent (dans les jeux Doom, l'utilisation d'une iconographie religieuse et démoniaque n'a rien d'un positionnement philosophique, mais en appelle à la culture métal des années 80).

Bref,on s'y ennuie énormément, et lorsque le film convoque enfin l'Enfer dans une séquence franchement sympa sur le papier, mais ratée à l'image, il est déjà trop tard et ce n'est pas la fin en point d'interrogation qui parviendra à nous réveiller. Doom : Annihilation prouve donc malheureusement qu'il a été fait pour les mauvaises raisons et de la mauvaise manière. Un film dispensable donc qu'on ne vous encourage pas vraiment à regarder. La vie est trop précieuse et cette heure et demie que vous allez perdre devant ce métrage pourrait vous réserver de belles surprises. Sortez de chez vous, plutôt.

 

Affiche

Résumé

Produit avec les pieds et handicapé par un budget riquiqui, Doom : Annihilation n'a pas grand chose pour lui. Une adaptation inutile et dispensable très loin de ce que l'on pouvait en attendre et qui énervera plus qu'autre chose. Next !

Autre avis Geoffrey Crété
Plus proche d'un fan film qu'autre chose vu son budget de toute évidence ridicule, Doom : Annihilation a tout pour être abattu par les fans - des jeux et du genre. Totalement dispensable et inoffensif, avec de petits ambitions bloquées par ces moyens ridicules, le film a au moins une excuse, contrairement à d'autres adaptations ratées.
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commentaires
Bikk2020
30/10/2019 à 20:09

Moi je le trouve excellent ce film après un shift de nuit à l'usine, quelques bières et taffes de shit. Très bon film, ne vous fiez pas aux mauvaises critiques !

Charly
02/10/2019 à 12:46

J'ai un gros problème avec ce film. Ayant joué à Doom dans ma jeunesse je m'attendais à voir un Film spectaculaire avec tous les types d'effets spéciaux maîtrisés aujourd'hui.
Je m'attendais à avoir la pétoche comme quand j'avais 16 ans et que je jouais à Doom dans le noir (qui ne l'a pas fait d'ailleurs).
Eh ben non, si on coupe le son on réalise que le film est très mal fait. Les scènes et les plans sur les acteurs sont horribles, les dialogues sont horribles, le boss de fin ne fait même pas peur au petit Gremlins du coin (allez voir la mère arraignée de Gremlins et vous comprendrez ce que les enfants de 10 ans qui ont vu le flm ont vécu comme horreur à l'époque),

Bref, ils ont de l'argent à balancer par la fenêtre ou alors ils ont cru au miracle avec un budget serré. Mais dans ce cas, il n'y a aucun intérêt à faire perdre leur temps aux acteurs et encore moins aux spectateurs. Ce film est absolument I-N-U-T-I-L-E.
.
Ce direct-to-DVD est juste ce qu'il est >> direct-to-poubelle.

PS: La scène du zombie Cormack >>> Il s'appelle Cormack....
Non, mais sérieux là. Vous enfoncez un mec qui a été visionnaire (le seul à son époque) à nous sortir un jeu 3D et on l'assassine comme ça ?
J'ai vraiment de la peine pour lui et tout le staffde ID Software.
Mais si ID Software a accepté que le film sorte c'est qu'il y a un problème quelque part.

Maurice Escargot
30/09/2019 à 18:55

Je crois que c'est le pire film tiré d'un jeu que j'ai vu. Et la concurrence était rude, pourtant !
Mais sérieux, je crois que je préfère encore me retaper Super Mario Bros ou même Max Payne. Ils étaient indigents et à côté de leurs pompes vis-à-vis des matériaux de base, mais jamais autant que ce Doom Annihilation dans lequel RIEN ne tient la route.
C'en est même hallucinant.

Gregdevil
30/09/2019 à 16:15

Le 1er est un gros nanars cosmique. Voir la critique de Karim Debach (Dsl si j'ecorche le nom) qui explique très bien pk c'est une adaptation ratée.
Je passerais mon tour sur celui la qui a l'air bien pir.

Seb
30/09/2019 à 15:34

Et oui j'oublié la scène à la première personne du 1er film écrase à elle seule n'importe quelle scène d'action de ce film (si on peut appeler ça des scènes d'action).

Seb
30/09/2019 à 15:14

J'ai vu le film et je m'attendais pas à un film si mauvais, je savais que ça aller être une daube mais à ce point !!!
- Le film de 2005 est un bon film à coté de celui là.
- Effets spéciaux digne d'une série b à très petit budget (Dbz evolution a de meilleurs effets spéciaux que ce film).
- Acteurs pas crédible une seule seconde dans le rôle de marines (seul le perso principal s'en sort à peu près, évidemment c'est l'héroine).
- Le film est copier-coller pathétique de film Resident Evil et d'Alien 2.
- Des marines sourds et aveugles qui se pissent dessus et qui meurent en une demi-seconde dès la moindre blessure (je déconne pas ! Une petite griffure et ils meurent en une demi-seconde, pas de décapitation ou de démembrements juste une griffure…)
- Des armes et armures en plastique choppés dans le Jouet Club du coin (le BFG 9000 fait tellement fake que l'héroïne arrive à le tenir du bout des doigts et à nager avec. )
- Des ennemis qui apparaissent comme par magie dans des pièces en faisant un bruit de dingue sans que personne ne les remarque avant…
- Dialogues sans queue ni tête tout le long du film.

Mx
30/09/2019 à 15:09

Sasha, loin de moi de comparer ces deux films, surtout pas.

Mais il se trouve que alien 3 est à mon sens pas mal descendu par une grande partie des gens, qu'ils soient fans ou pas de la saga alien, et à cet égard, il mérite de figurer dans la rubrique "pas si nul que sa!", le terme nul étant générique.

Idem pour moreau, que je trouve mauvais, mais certains aspects du films me fascine.

Fred Grenier
30/09/2019 à 14:55

J’attends avec impatience la critique de l’ami K.Debbache , vu le potentiel du film. « Film , qu’est-ce que tu fais ? «

hjcl
30/09/2019 à 14:37

moi j'ai dormis tout le long !!

Flemmard
30/09/2019 à 13:28

Hey oh là ! Moi je l'ai passé l'heure et demie à le regarder ce film ;) !
Vous oubliez les Marines de l'espace débiles qui paniquent dès la première goutte de sang, les couloirs, pardon, LE couloir, les armes en plastoque mais quelle rigolade, les monstres d'une laideur effroyable qui attendent sagement dans leur coin pépère qu'on passe, ouais c'est des monstres de l'enfer rigolez pas les gars ... sinon je vous rejoins sur pas mal de choses dans votre critique. Même le climax aurait pu être cool mais en fait, non. Ils ont bien travaillé à le rater. Comment ont-ils réussi à faire pire que le précédent, mystère ou sinon c'est prémédité. Je vois pas d'autres raisons.
Vivement le 3

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