Family Blood : critique sanglante

Christophe Foltzer | 8 mai 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Christophe Foltzer | 8 mai 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Si nous laissons le débat sur la légitimité de Netflix aux tristes sires et à ceux qui ont du temps libre, il faut reconnaire que le network nous inonde de programmes qui n'auraient pas forcément trouvé une place en salles. Et ce n'est pas toujours pour le meilleur malheureusement.

VAMPIRE, VOUS AVEZ DIT VAMPIRE ?

Plus que jamais, nous vivons dans une époque où tout semble avoir déjà été fait et refait et où ce qui importe n'est plus que le point de vue que l'on peut porter à certains sujets en espérant y injecter quelque chose de nouveau. Et c'est d'autant plus vrai dans le genre du fantastique et de l'horreur, catégorie ultra populaire du moment et donc, fatalement, la plus exploitée. Le danger de tourner en rond est grand et, lorsque nous en avons entendu parler la première fois, Family Blood promettait, si ce n'est un renouveau, au moins une sympathique bouffée d'oxygène.

 

Photo Vinessa Shaw

Réveil difficile pour Vinessa Shaw

 

L'histoire, pourtant, n'est pas nouvelle puisque nous suivons Ellie, une mère de famille toxicomane qui décide de prendre un nouveau départ après avoir récupéré la garde de ses enfants. Emménageant dans une nouvelle ville, elle tente de contrôler ses démons et de se reprendre en main jusqu'au jour où elle rencontre le mystérieux Christopher qui lui fait un cadeau dont elle se serait bien passée.

Généralement, de par les thèmes qu'elles abordent, les histoires de vampires ont plus trait à la sexualité qu'autre chose et donc, voir un récit qui s'oriente vers l'aspect dépendance en tirant de nombreux parallèles avec la drogue et les différentes addictions est clairement une orientation intéressante, propice à de multiples variations et pistes totalement inédites. A ceci près qu'il faut encore que le film soit réussi. Ce qui n'est malheureusement pas le cas.

En effet, le réalisateur Sonny Mallhi ne semble pas maitriser son scénario, ni la direction qu'il souhaite emprunter. Comme le film est produit par Jason Blum, il doit répondre à certains critères obligatoires : une action resserrée dans un cadre limité, le recours aux jumps-scares, bref une formule qui a déjà fait ses preuves. Pas ici. Le récit est laborieux, les personnages jamais vraiment définis et leur évolution est au point mort. Partant d'une belle promesse, le film se transforme rapidement en calvaire.

 

Photo Vinessa Shaw

Christopher (James Ranson), pas vraiment le gendre idéal

 

BONJOUR LA FAMILLE...

Le gros problème de Family Blood, c'est que le film est chiant. Mais vraiment quoi. Pas de rythme, des rebondissements réchauffés qu'on voit arriver à des kilomètres, une scène introductive censé créer le mystère mais qui en révèle trop, d'où une baisse d'intérêt dès qu'on a pigé le truc et, encore une fois, des personnages qui ne vont nulle part.

Si l'on pardonnera une mise en scène approximative et l'utilisation maladroite des moments de sursaut qui nous sortent du film, on n'excusera cependant pas le choix esthétique d'avoir une nappe sonore lancinante pendant la quasi totalité du métrage. Là où une musique d'ambiance sert généralement à dynamiser un film ou à être vecteur d'émotions, ici on a la sale impression qu'il ne s'agit que de remplissage sonore pour nous faire oublier que nous regardons du vide.

 

Photo Colin Ford

 

La logique de Christopher n'est jamais clair (on ne comprend pas pourquoi il choisit Ellie et pas quelqu'un d'autre), la transformation de l'héroïne n'est pas aboutie et trop superficielle mais, plus grave encore, Sonny Mallhi semble hésiter sur ce qu'il veut nous raconter : La descente aux enfers avec un argument fantastique peut tenir un film entier, il y en a même de très bons (comme Ginger Snaps par exemple) et le film semble emprunter cette voie lorsque soudain il bifurque vers l'histoire métaphorique d'un père adoptif abusif face à une mère impuissante pour ensuite revenir à son propos initial. Pourquoi pas après tout, ça peut être réussi, mais là non.

La faute à une mise en place des personnages et de l'intrigue extrêmement laborieuse et peu passionnante ainsi qu'à un traitement de l'histoire surprenant qui trahit des pans entiers du scénario qui ont dû passer à la trappe à un moment de la production. Du coup, c'est tout le récit qui perd son sens et les personnages leur logique narrative et psychologique. Et c'est dommage parce qu'au final on ne voit plus que ces trous bien embarrassants. Manque de matûrité ou réelle incompétence, la question reste posée.

 

Affiche officielle

Résumé

Family Blood part d'une excellente idée mais par un curieux coup du sort, n'arrive nulle part. Et c'est bien dommage parce que la perspective d'avoir un récit de vampires un tant soit peu originale était plus que plaisante. Disponible sur Netflix.

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commentaires
Blason
09/05/2018 à 09:44

Netflix m'a offert trois films que j'ai adoré: 1922, geradl game ou jesse, et spectral, alors pour cela je leur accorde encore du crédit malgré des films plus que moyens comme Bright,

Zombiekush
09/05/2018 à 08:39

Mysterek. On a pas la même définition d'un bon film , the invitation un bon film ?????????????

MystereK
08/05/2018 à 20:10

Family Blood n'est pas un film Netflix, c'est un film Blumhouse distribué dans nos contrées sur Netflix. Et oui, il y a beaucoup de bon film sur Netflix : Under the shadow, The invitation, Okja, Cheap Thrills, I don't feel at home in this world anymore, Psyho Raman, etc....

Icarus
08/05/2018 à 13:40

récit de vampires un tant soit peu ORIGINAL

Zombiekush
08/05/2018 à 13:05

Si les films Netflix était bon ca se saurait. J'attend une vrai concurrence parce qu'il y'a vraiment des moments où je me demande pourquoi je paie Netflix.

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