The Strangers : Prey at Night - critique trucidée

Geoffrey Crété | 8 avril 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Geoffrey Crété | 8 avril 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58

En 2008, The Strangers de Bryan Bertino, avec Liv Tyler et Scott Speedman, a surpris son monde en remportant un franc succès critique et public (plus de 82 millions récoltés en salles, pour un budget inférieur à 10). Après des années de rumeurs et annonces, la suite arrive. Réalisé par Johannes Roberts (The Door47 Meters Down), avec de nouveaux acteurs, The Strangers : Prey at Night était-il nécessaire ?

THE NOT STRANGERS

Dans The Strangers, il y avait un couple en crise qui arrivait de nuit dans une maison de famille isolée, transformée au cours des heures qui suivaient en théâtre de l'horreur lorsque trois inconnus masqués s'attaquaient à eux, sans raison apparente. Dans The Strangers : Prey at Night, il y a une famille en crise qui arrive de nuit dans un mobile home au milieu d'un parc isolé, lequel deviendra le terrain de jeu du même trio désaxé.

Un temps développée avec le retour de Liv Tyler, la suite reprend à zéro côté personnages, mais replace les mêmes motifs que dans le premier film. La menace surgira de tous les coins du décor, chaque refuge sera brisé par les psychopathes, et la chose se transformera vite en maison hantée sous la pleine lune. Un programme classique de slasher, susceptible d'enchanter l'amateur en manque de chair un peu fraîche, mais qui sonne terriblement redondant et finalement très dispensable.

 

Photo Christina HendricksChristina Hendricks et Bailee Madison

 

LA NUIT DES MOUS-VIVANTS 

La valeur, ou du moins le charme de The Strangersreposait sur deux choses : la nature inquiétante et abstraite des assaillants, et l'utilisation très sobre du décor, réduit à quelques endroits. Si la première est plus ou moins protégée dans la suite, le film de Johannes Roberts a une approche très différente de l'espace. Différente dans le sens bien plus banale.

Les quelques pièces de la maison, l'entrée, le jardin et le grange du premier film laissent place à un grand parc clôturé, plusieurs mobile homes, des espaces boisés, une piscine, des routes et différents décors alignés pour constamment relancer l'action et le suspense autour de la question centrale, et bêtement répétitive, de la position des tueurs. Caché derrière une porte, au fond d'un trou, à côté d'un arbre ou au bout d'une route, le trio taré est posé comme une bande de farfadets tordus, prêts à sortir de l'ombre comme des poupées dans une fête foraine ou à rester postés en silence comme de mauvais figurants. 

Que le film prenne en plus la peine de donner quelques traits de caractères aux masqués-mystérieux (une colère, une souffrance, un côté Michael Myers increvable), n'arrange pas l'affaire. Pas plus que la mise en avant de protagonistes adolescents très classiques, servis par des dialogues plus explicatifs. Ces choix participent à tirer The Strangers : Prey at Night vers une température bien plus tiède, opérant un lissage sur la formule du premier film qui, pour contrebalancer un concept bien simple, était construit sur un mystère plus sournois et sobre. 

 

Photo The Strangers Prey at night"Coucou toi, je t'attendais depuis... une heure ?"

 

MASSACRE A LA HACHE

Reprenant le chemin très balisé du film d'horreur type slasher, The Strangers : Prey at Night mise donc sur le sensationnel et le spectaculaire. Aucune pitié ou presque pour certains personnages, témoignant d'un désir évident de déstabiliser, de manière plus ou moins efficace. Par la suite, le film multiplie les scènes de poursuite, fuite et panique, à coups de voitures, blessures, destruction et même explosion. Au détour d'une scène dans une piscine, il y a même une envie à peine camouflée de surfer sur le rétro, avec musique pop et palmiers fluos pour créer le décor d'un amusant affrontement humide.

 

Photo"Viens prendre un coup de nostalgie saleté d'ado"

 

Là encore, au lieu de donner plus de corps au film, ce parti pris lui donne des allures de foutoir qui pourra difficilement satisfaire. En quête de gore, de second degré, de violence pure, de noirceur abyssale, de tension maximale ou de surprises, le spectateur pourra sans problème ressortir avec l'impression tièdasse d'un petit spectacle trop modeste et moyen pour valoir un détour sérieux, ou sinon offrir autre chose que quelques menus frissons. Même l'introduction, rendez-vous classique et attendu censé lancer la machine, se révèle étonnamment simple et plate. 

Johannes Roberts avait démontré un certain savoir-faire en terme de mise en scène et crescendo de l'horreur dans 47 Meters Down, succès surprise de 2017, mais il semble ici endormi dans un film à formule bien sage. A titre de comparaison, You're Next d'Adam Wingard était bien plus malin et percutant sur un terrain très proche, avec des personnages moins ennuyeux et des mises à mort plus mémorables. Force est de constater que sans l'angle home invasion, qui voyait l'intimité d'un couple en perdition violée, le concept de The Strangers vire à l'eau de boudin. Sanglants certes, mais boudin quand même.

 

Affiche française

Résumé

Nettement plus ordinaire que le premier, The Strangers : Prey at Night n'en a ni la violence sourde, ni la simplicité étouffante. Reste alors un petit slasher sympathique et modestement efficace, qui pourra satisfaire le public visé.

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Lecteurs

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commentaires
Leïla
18/11/2018 à 20:19

Je ne le trouve pas géniale mais pas non plus pourris, on a tous de différentes opinions. Même si je ne comprend pas la fin ? Si quelqu'un pouvait m'expliquer sa serait très sympa.
Merci

Chris
06/06/2018 à 16:53

Très mauvais ce film, j'ai trouvé le temps très long et pourtant il ne dure que 1h18, les réactions complètement illogique des personnage (on est dans un lieu isolé, on trouve deux personnes massacrées chez eux et on fait quoi? on se sépare en 2 groupes bien sur!!)et dès la première mort bien ridicule de part la non réaction du personnage (une fille vient vers toi avec un couteau mais tu reste les bras ballant en attendant qu'elle te plante??) on a vite compris qu'on regardais un navet et que dire du final d'une grande stupidité avec le tueur tellement increvable que ça en deviens presque comique.

Stivostine
09/04/2018 à 10:32

You're next, chef d'oeuvre du genre...........

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