Creed II : critique de chasseur de Drago

Simon Riaux | 11 janvier 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Simon Riaux | 11 janvier 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Spin-off de la saga Rocky pensé pour établir une nouvelle franchise, Creedréalisé par Ryan Coogler, avait surpris par son intensité et sa grande tenue visuelle, récompensée par un joli score au box-office. Sa suite, sobrement appelée Creed II, ressort les gants de Michael B. Jordan, Sylvester Stallone ou Dolph Lundgren, à l’occasion d’un choc de titans, plus que jamais sous perfusion de la saga originale.

AU NOM DU PÈRE

34 ans après la mort d’Apollo Creed et la vengeance pugilistique infligée à Drago par Rocky, le combattant russe défie le poulain de son ennemi. Ivan est lui aussi devenu entraîneur, formant son fils à son image, afin d’en faire le tenant du titre dont il fut déchu. C’est donc bien à un retour du refoulé que nous invite Creed II, revisitant le chapitre le plus démesuré (voire grand-guignolesque) de la franchise.

Ceux qui espéraient une nouvelle confrontation démente, à base de surhommes, de virilisme cartoon et de guerre froide renouvelée en seront pour leurs frais, le film réalisé par Steven Caple Jr. s’éloignant dès son ouverture du souvenir de Rocky IV. Nous retrouvons les Drago père et fils dans un gymnase ukrainien. La dureté des poings fait écho à celle des regards, l’aridité des coups à celle des cœurs. La Mère Patrie a abandonné ses champions et c’est avec une rage amère qu’ils façonnent leur revanche.

 

photo, Florian Munteanu, Dolph LundgrenLe véritable noeud dramatique du film

 

C’est dans cette chronique du malheur et de la frustration que le métrage puise ses plus beaux moments. Avant d’être un énième film de boxe, Creed II se veut le récit de parentalités tourmentées. Dolph Lundgren (impérial) a oublié que son fils était plus qu’un amas de muscles destinés à lui valoir une réhabilitation fantasmée, Florian Munteanu sidère de vulnérabilité et de puissance mêlées. Le duo raconte, en une poignée d’images, le drame d’un sacrifice forcément vain, puisque motivé par la rancœur et l’humiliation.

 

photo, Michael B. JordanIt's about how hard you can get hit

 

CHASSEUR DE DRAGO

Malheureusement, les deux hommes n’occupent que rarement l’écran, le scénario se penchant essentiellement sur les mésaventures d’Adonis. Ces dernières se révèlent bien pauvrement écrites tant elles sont programmatiques et maladroites – le héros a plus souvent des airs de demeuré toxico-narcissique que de combattant en plein cheminement identitaire. Michael B. Jordan a beau froncer les sourcils très très fort, la mollesse du scénario révèle que loin de Stallone, il a bien du mal à remplir la carcasse de son personnage.

 

photo, Michael B. Jordan Michael B. Jordan

 

Et justement, Rocky, plus las et fatigué que jamais, prépare ici sa révérence. Comme absent à lui-même, son interprète se tourne déjà vers un ailleurs contrit, une paternité qu’il a laissé en jachère. Le sujet a beau ne pas être pleinement exploité, il offre aussi à l’intrigue quelques belles respirations… quand le vieux coach n’est pas utilisé (ainsi que les autres personnages secondaires) pour sermonner le héros, lui rappelant sans cesse les enjeux de son propre film.

Quant à la boxe, argument principal de Creed II, les amateurs du Noble Art et les fans de la saga pourront trouver leur compte dans ces quelques joutes emballées proprement mais sans génie. Les meilleures patates reviennent indiscutablement à l’incandescent Viktor Drago, dont les ruades émouvantes transcendent souvent la mise en scène de Steven Caple Jr. Nul doute hélas que les spectateurs surpris par la vivacité de Ryan Coogler dans Creed déchanteront sévèrement.

 

affiche officielle

 

Résumé

Michael B. Jordan a bien du mal à porter sur ses épaules cette suite trop mécanique, sauvée par Dolph Lundgren et Sylvester Stallone, inoxydables vétérans en quête de transmission.

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Lecteurs

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commentaires
Pat Rick
14/03/2020 à 13:07

Pas mauvais mais comme le 1er Creed c'est un reboot déguisé.

corleone
17/01/2019 à 12:45

voila tout le problème de Creed le film s'appelle Creed donc il est normal que le film parle de creed et de son histoire mais... sans Rocky je ne pense pas que Creed se poursuive, je suis le premier à lacher l'affaire si Staloonne n'y apparait pas... lhistoire de Creed ne me passionne guère et l'acteur n'a malheusement pas le charisqme d'un stalonne ou carl weathers ou ludgen meme le fils de drago (qui est un vrai boxeur dans la vie) a plus de charisme (meme s'il ne parle pas beaucoup il a su transposer une certaine, incomprehension "peur", tristesse par ses regards et faciesse) donc tout ce qui tourne au tour du personnage de adonis dans creed 2 ne m'a pas interressé, j'aurai preférer voir plus de rocky et plus de drago pere et fils mère... mais le film s'appelle Creed et s'assume complemtent dans sa partie creed 2. le premier Creed était plus un rocky 7. Si creed 3 sans stalonne je n'yserait pas non plus... nostalgie qaund tu nous tiens... Si le fils de drago y apparait pk pas car il y'a quelque chose a faire avec ce personnage partagé entre le postionnement dans sa famille , se montrer à la hauteur de son père etc bravo pour la famile drago

Marc
11/01/2019 à 21:38

je viens de sortir de la salle, j'ai eu l'impression de revoir Rocky 4 le même schéma le premier Creed perd le combat puis le second il le gagne. Rocky donne le relaie à Creed , des passage émouvant . ce qui ma touché ce n'est pas de suivre l'histoire de Creed mais c'est toujours Rocky
malgré les années qui passent .

Vedat
11/01/2019 à 00:16

J ai bien aimé le film, il rappelle les rocky qu on a connu . Le point négatif c est que je trouve que les entraînements ne sont pas aussi impressionnant que dans les rocky. Ils mettaient en haleine le combat et la scène entre rocky et drago c est vrai qu elle était attendu mais pas dans la rue . Qd ils se retrouvent face à face dans le combat lorsque rocky s énerve creed 2 100 fois meilleur que creed1 mais pas à de la rivaliser avec les autres rocky ( 1 à 4) qui sait peut être creed 3 sera encore meiĺleur mais sans rocky je pense qu on sera nostalgique du personnage

Rorov94
10/01/2019 à 09:48

Quelqu'un peut appeler une ambulance @rocky2019?
Mon dieu!il fait un avc!impossible de le relire...

Rorov94
10/01/2019 à 09:45

@andarioch,sylvainception;
Non,non,ce n'est pas moi!
Et pour une fois,je suis d'accord avec la critique de Riaux (même si je soupçonne qu'un pigiste l'ai écrite sous un prête-nom!)
EL ou comment mettre de bonnes notes et faire une critique négative...
Capell se démerde mieux que Coogler qui est très surestimé(voir son BLACK PANTHER pour s'en convaincre!)

doc
09/01/2019 à 23:31

un peu déçu

Gizmoket
09/01/2019 à 14:27

Et bah mpi je dis bravo simon riaux, bravo d'avoir écrit une vrai critique, sans jeu de mot ringard, sans bourrinage inutiles, avec des vraies idees, une vrai analyse, et même pas de remarques sur la potentielle homophobie du film (humour pour ce dernier point hein...)

Ca faisait longtemps que j'attendais de me réconcilier avec tes critiques Simon.
Eet je crois ne pas être le seul !

Pourvu qu'ça dure !

Simon Riaux
09/01/2019 à 10:22

@Tousen

Ce qui est curieux, c'est de voir dans l'expression d'un ressenti négatif l'expression d'une jalousie. C'est un raccourci mental fondé sur rien du tout, sinon sa propre répétition.

Mr Vide
09/01/2019 à 10:03

Allons ne soyons pas assassins avec Creed.....oh oh oooooooohhhhh. Aaaaaahhhhhh!!!!!!!

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