Test : Les Ailes de l'enfer (Director's Cut)

François Provost | 11 juillet 2007
François Provost | 11 juillet 2007

Aucun bonus pour cette édition, Touchstone capitalisant sur le nouveau packaging et le côté inédit de cette version pour vendre son film, âgé de maintenant 10 ans. On aurait aimé avoir au moins un commentaire audio du réalisateur, Simon West, qui nous aurait éclarci sur sa démarche "artistique" basé sur une utilisation intense du second degré. Peut-être pour une prochaine édition ? 

C’est avec 6 minutes inédites que nous reviennent Les Ailes de l’enfer, dans une édition estampillée director’s cut offrant « la version intégrale du film ». Alors, quels sont les rajouts pouvant justifier une telle ressortie ? Fugaces pour la plupart, les plus discrets se contentent d’enrichir le film (déjà généreux) en insultes, plans violents et autres inserts gores. Certaines scènes sont rallongées pour nous rendre encore plus facile d’accès le chemin de croix de Cameron Poe, soldat d’élite envoyé passer quelques années dans un pénitencier pour le meurtre d’un rustre en voulant à sa femme.

Au niveau des rajouts les plus significatifs, signalons entre autres que la séquence du meurtre condamnant Nicolas Cage se termine par quelques plans de la police embarquant le personnage. Une fois en prison, son amitié virile avec Mykelti Williamson (avec en prime, encore plus de blagues sur le barbecue auquel est invité Baby’O dès qu’il sortira de prison) est enrichie d’un sauvetage lors d’une émeute rapprochant les deux hommes jusqu’à compiler les pires clichés possibles, présents tout au long du film. Assurément le couple le plus solide de l’histoire.

 


Le reste des rajouts reste sporadique, si ce n’est une séquence semblant hors propos où les taulards de l’avion prennent Nicolas Cage pour une bête de guerre ayant terrassé le Géant (« un sacré enculé » dixit Ving Rhames), octroyant au personnage de Cameron Poe une toute nouvelle aura auprès des super-criminels, mais laissant le spectateur sceptique quant à la nécessité d'insérer cette scène absente du montage original.

 

 

Rendue plus bourrine, plus sanglante et surtout plus abrutie sans jamais se renier, cette version de Con air (titre américain prédisposé ?) devient un témoignage déviant de ce que l’industrie hollywoodienne pouvait consciencieusement produire il y a encore quelques années.

 

Au niveau du son, le DTS aurait pu s’avérer sympathique sur un film de cette trempe mais la ressortie de cette édition ne met en valeur que le contenu inédit, non pas la technique. Il faudra donc se contenter du DD 5.1 présent sur les deux pistes de langues, par ailleurs suffisant pour apprécier les effets pyrotechniques du film de Simon West.

 

Quant au master du film, il restitue parfaitement bien les couleurs chaudes et sait tirer son épingle du jeu quand les explosions et autres pétarades prennent le relais sur un récit n’attendant que l’occasion de passer au second plan.   

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